Bonjour à tous,
merci de ce débat qui est cette fois passionnant et d’excellent niveau. On aimerait le prolonger au-delà
de cette tribune, dont le défaut est d’être très ponctuelle
et limitée aux uns ou deux jours qui suivent l’article.
A Deusexmachina, c’est gentil d’avoir répondu. Mon commentaire n’était pas dans le but de vous agresser, ce n’était pas personnel bien sûr, mais je voulais réagir contre un point de vue qui me gêne :
Celui de toujours vouloir voir les conditions de vie actuelles comme normales et conformes aux besoins de l’ensemble du genre humain, de toujours partir de l’état de fait actuel en voulant le considérer comme légitime pour la simple raison que c’est ce qui est, et qu’il faut
s’y adapter ; comme si, quand la maison brûle, il fallait
s’adapter à cette situation et faire muter notre derme plutôt que d’essayer d’éteindre le feu...
A Emmanuel Pic, je réfute complètement votre affirmation
selon laquelle « l’immense majorité de nos concitoyens trouve avantage à ce monde nouveau » ; outre le fait que du simple point de vue moral je trouve inacceptable l’idée de faire passer une complicité de nantis héritiers d’un pillage mondial avant la simple fraternité humaine (nous
sommes humains avant d’être citoyens), je pense que ces « avantages » dont vous parlez ne sont que superficiels et qu’ils cachent dans la majorité des cas, dans le tréfond de ces « privilégiés », des échec de vie personnelles et des névroses. Il suffit, pour s’en convaincre, de constater que les riches ne consomment pas moins de psychotropes que les pauvres, et d’aller contempler le visage de la plupart ces « nantis » en fin de vie, dans les maisons de retraites et ailleurs. A ce titre, la mort est le « bilan », la « fin d’exercice comptable » par excellence de notre vie. Et on le constate de manière très concrète, en dehors de toute théorie religieuse...
Au demeurant, l’état de ce monde est une écologie, une météorologie mondiale, évidemment ; vous ne pourrez en isoler des « forteresses » protégées bien longtemps ; la santé d’un système se juge à son équilibre général ; en météorologie les différences, les inégalités de températures et de pressions se traduisent par des déplacements d’air ; plus ces inégalités sont élevées, et plus elles finissent par provoquer les tempêtes et les ouragans les plus violents.
Vouloir s’imaginer que, grâce au progrès, nous nous serions affranchi des lois qui régissent les fondements de ce monde et de notre nature me parait une vision des choses superficielle et bien naïve.
Enfin, à Todoynada, je suis d’accord avec vous ; je pense que notre réalité est plus du côté des symboles et de la signification des choses que des avantages matériels.
Cordialement Thierry