Chasse à l’homme, chasse à la femme
Encore un fiasco judiciaire et médiatique
« la boucherie de Chevaline reste non élucidée » Dès les premières paroles du procureur d’Annecy, on comprend instantanément qu’on s’est fourvoyé avec l’arrestation du supposé motard.
On a assisté à une nouvelle chasse à l’homme avec toute la tricherie dont est capable ce paf parisien. L’avant-dernier était l’homme au fusil à pompe, puis une chasse à la femme, la mère de la fillette noyée en mer. Et toujours cette image plaquée du monstre assoiffé de sang, qui rode en ville ou au fond des bois. Comme en 1952 pour les Dominici, pour Mis et Thiennot, pour Seznec, Omar Raddad et j’en passe.
C’est une méconnaissance totale de la France profonde, répétons-le encore, ce n’est pas l’Amérique avec sa violence intrinsèque, fusillades à tout va, assassinats en série, et encore serial killeuse. Certes il y a eu des drames familiaux, d’enfant à parents en Corse, dans la région parisienne, de parents à enfants, J Cl Romand, de Ligonnès.
Aucun recul, aucune question. Pourquoi un ancien policier municipal aurait-il tué une famille entière, a fortiori un de ses semblables, le voisin cycliste.
Il n’y a pas de « De Sang Froid » à la Truman Capote par ailleurs formidablement incarné par feu Philip Seymour Hoffman.
Toujours cette obstination à créer des monstres qui feront les beaux soirs de la TNT à 2 chiffres, présenté par des ânes batés cornaqués par de vieux chevaux de retour.
Le procureur n’a pris aucun risque en sachant pertinemment qu’on avait affaire à un collectionneur passionné d’arme mais peut-être pas forcément ordonné donc avec des armes illégales, et un professionnel du BTP. Ce qui permet de garder les suspects pendant 96H. Encore deux brave types qui menaient une vie bien ordinaire, broyés par une machine devenue folle.