voir :http://poly-tics.over-blog.com/
Le brouillage des identités droite-gauche permet à Bayrou d’éviter la confrontation de programme et de mener une compétition des personnalités, dont il espère sortir vainqueur. Il y a des gens aussi compétents à droite comme à gauche ce que je ne conteste pas . Pour autant, le clivage droite gauche n’est pas suranné comme tendraient nous faire croire le contraire les partisans de Bayrou. L’exemple allemand est inapproprié ce n’est pas le peuple qui a choisi la coalition. Celle-ci résulte d’une entente entre les parties dont 56 % des allemands réprouvent.
Bayrou propose « une pincée de social dans un océan de libéralisme »(Ségolène). Bayrou n’a de cesse de reprendre en matière sociale les idées de Ségolène. Exemple « l’éducation est la question la plus cruciale de l’avenir » idée qui constitue depuis le début le socle du projet de société de Ségolène ou les propositions de sarkozy : « libéralisation des heures supplémentaires » Bayrou dispute à Nicolas Sarkozy la proposition de majoration des heures supplémentaires. Bayrou laisse entendre qu’il pourrait gouverner avec la gauche, mais son programme décrit principalement une vision de la société empruntée à la droite. Au mieux, avec Bayrou, ce serait : ne pas trop changer, tout est pour le mieux dans le meilleurs des mondes.
Bayrou a principalement deux chevaux de bataille se plaindre de la collusion entre les médias et les grands groupes et nier les deux principaux modèles de société. Mais qui sont ces « grands groupes » si ce ne sont les lobbies et multinationales qui se regroupent en comités appelés Bilderberg et Trilatérale dont il fait parti (Bayrou figure sur la liste : http://www.solidaridad.net/articulo2530_enesp.htm , ) et quel est son modèle de société, si ce n’est celui actuel avec de menus aménagements. Avec Bayrou ce sera cinq ans d’instabilité institutionnelle car il n’aura pas de majorité au Parlement . Il n’a pas de programme, uniquement un catalogue de quelques idées dont il ne dit pas toujours comment les réaliser. Il n’est pas claire dans ses argumentations faites de circonvolutions à n’en plus finir afin d’éviter soigneusement de donner des réponses précises et directes aux questions. Exemple : sur EADS : « il y a un certain nombre de décisions qui n’ont pas été prises, alors qu’elles auraient dû être prises ». Oui, mais encore ? Autre exemple :« l’inscription dans la Constitution de l’interdiction de présenter un budget en déficit de fonctionnement ». Celui qui connaît un peu les finances publiques comprends que cette proposition est une ineptie. En effet, une loi de finances initiale peut ne pas faire apparaître de déficit, alors que in finé les dépenses auront explosés ou/et les recettes n’auront pas atteint le montant escompté. Bayrou veut baisser l’impôt, les cotisations obligatoires des organismes sociaux et les cotisations parafiscales et il ajoute que « toute baisse des prélèvements obligatoires doit être compensée par des économies ». D’accord mais comment ? Ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux comme le dit Sarkozy ? La possibilité pour les entreprises de créer deux emplois sans charge va créer un effet de seuil préjudiciable à l’emploi et cette mesure, qui concerne toutes les entreprises de « manière indifférenciée » indépendamment de leur taille, a déjà été expérimentée « dans les années 1993-1995 » et s’est révélée "massive, coûteuse et inefficace. 90% des emplois crées l’auraient été sans cette mesure »
Des interrogations d’importance se posent : Quel type de société souhaitons nous ? Avec Bayrou ce sera encore le leitmotiv de sarkozy, je connais tout et je déciderai pour vous (un chèque en blanc pour cinq ans), alors que Ségolène construit avec les citoyens une autre manière de faire la politique. Ségolène écoute et entend. Elle souhaite instaurer des contrepouvoirs ou tout au moins des instances de vigilance, concomitamment à son désir d’accroitre la décentralisation, car celle-ci à tendance à créer de petites souverainetés. Autres interrogations : Pourquoi personne ne veut porter les propositions de Bayrou, d’autant que certains croient ce personnage rassembleur malgré l’hémorragie à l’UDF, des personnalités passés à l’UMP ? Comment pourra-t-il fidéliser ses électeurs et ses représentants puisqu’il n’y parvient déjà pas au sein de son petit parti l’UDF ?
Il ne dit pas comment rénover la démocratie, peut être ne le souhaite -t-il pas ? Si ce n’est pas aménagements mineurs. Bayrou n’apporte rien d’innovant, il est le garant de la continuité de l’économie libérale. Comme sarkozy : poursuite de la mise en application des dispositions de l’accord général sur le commerce des services (AGCS) , qui considère, entre autres, l’éducation et la santé comme un service qui doit être soumis au libre échange en d’autres termes entièrement privatisés. (Accord signé sous Balladure -premier Ministre- que Bayrou a soutenu). Il est vrai que le 26 juillet 2006, les Etats n’ont pu se mettre d’accord mais qu’en sera t-il demain avec Bayrou ou Sarkozy. Les professeurs ont du souci à se faire, y compris avec Bayrou.
Jamais je n’aurais cru que Bayrou ferait usage du mensonge. Dans l’émission de TFI « J’ai une question à vous poser. » il a été repris par PPDA car Bayrou doublait le chiffrage des programmes de ses concurrents. Bayrou a fait le tour de force de chiffrer son programme, alors même qu’il n’a pas de programme seulement un catalogue d’idées. Autre mensonge, il a prétendu dans la même émission que personne ne parlait de la dette. Pourtant Ségolène a abordé dans son discours de Villepinte justement par la dette et les remèdes qu’elle entend y apporter.
La publication non coutumière par L’Ifop d’un sondage du second tour, mettant en compétition des personnes qui a priori ont peu de chance d’y figurer, est loin d’être anodine d’autant plus si l’on sait que le résultat fait apparaître Bayrou battant sarkozy au second tour des présidentielles et que Laurence Parisot, est à la tête de l’Ifop également présidente du Medef et proche de sarkozy. Ceci a été certainement fait dans le but de conférer un effet boomerang au « vote utile » de Ségolène. Ceux qui se font prendre à ce petit piége, surtout que l’on connaît le peu de fiabilité des sondages, ne viennent pas se plaindre si la situation du 21 avril 2002 se reproduit le 22 avril 2007.