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Commentaire de Sylvain Reboul

sur L'irrésistible ascension de Calibayrou


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 28 février 2007 18:00

De quelle réformes profondes parlez-vous ? De l’introduction de la proportionnelle aux élections législatives, de la réforme du sénat ? Laquelle ? De la réforme des nominations au Conseil constitutionnel ? De la justice ? De l’enseignement ? Du fonctionnement de l’Europe ?

Peut-être faites vous allusion à cette invraisemblable cerise sur le gâteau : l’interdiction constitutionnelle de tout déficit annuel sur les dépenses de fonctionnement ; comme si on devait ne pas dynamiser la recherche, l’innovation et l’enseignement par du déficit de fonctionnement pour que cela rapporte dans le futur ; comme si on pouvait distinguer, sans difficulté, dans les services publics les dépenses de fonctionnement (plus de profs, de chercheurs de personnels hospitaliers et de santé etc..) des investissements en vue de préparer l’avenir.

Selon cette interdiction économiquement et surtout politiquement absurde, il serait interdit aux entreprises privées comme à l’état ou aux collectivités territoriales d’emprunter pour financer leur développement (n’oublions pas du reste que les intérêts d’un déficit public sont toujours payés à ceux qui le financent et qui sont pour moitié en France et qui donc les réinvestissent dans l’économie).

Le déficit n’est pas le problème, est problème la manière dont on l’utilise. Déclarer illégale tout déficit de fonctionnement c’est entrer dans une spirale diabolique dans laquelle on sacrifie le futur à une vision purement comptable et passéiste de l’économie et de la politique ; vision que ne fera qu’aggraver le mal, à savoir le marasme économique,qui est principalement à l’origine du déficit, avec la fraude fiscale ,les régimes spéciaux et la défiscalisation progressive du capital spéculatif.

D’autre part un équilibre sans dette supplémentaire sur un an n’a rien à voir avec la mission d’un état qui est nécessairement pluri-annuelle (ex : former des profs, des infirmières d"es policiers des juges et des militaires etc..)

Le malade (l’état et la société ) mourra donc , si l’on suit Monsieur le médecin Bayrou, guéri, car sans déficit et sans économie.


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