Bonjour Gil
Au fur et à mesure que je lisais votre
texte je pensais, tout en l’approuvant vivement : C’est quand même stupéfiant
que l’on doive aujourd’hui exprimer noir
sur blanc de telles évidences pour les faire prendre en compte ! Quelle réussite de ce que François Brune appelle
« l’impérialisme publicitaire » ! Quelle régression sociétale !
Et, toujours intérieurement, le militant de
gauche que je suis depuis toujours enchaînait : Mais quelle belle illustration
de l’ambiguïté, de la destruction du sens et des valeurs, de la confusion
amenée dans les esprits par la « gauche » au pouvoir ! Quelle triste
illustration de ses renoncements et de ses franches trahisons !
C’était le sens de mon second NON.
Puis je suis arrivé à la lecture de l’évocation
de la peine de mort, exemple parmi d’autres de la non-démocratie de fait (refus
de principe d’un référendum sur l’éventualité du rétablissement de cette peine
parce qu’on sait qu’il risquerait de faire apparaître qu’une majorité le veut)
et cela m’a fait bondir : Ah NON, pas ça ! Et même si vous précisez qu’il
« ne s’agit nullement », pour vous, "de prendre parti pour la
peine de mort".
Et j’ai pensé que c’est d’abord cette réaction que je
devrais exprimer dans mon commentaire.
C’est que c’est peut-être là le seul refus
de la démocratie que j’assume : en aucun
cas laisser faire une telle régression vers ce qui est pour moi un
« assassinat légal », une pratique barbare en aucun cas justifiable. Et le signe du plus grave
des échecs humains, civilisationnels : se
débarrasser du porteur de l’horreur (quand la peine de mort paraît
« justifiée ») plutôt que de rechercher, encore et toujours, avec
intelligence et obstination, l’élimination
de ce qui l’a conduit à servir l’horreur.
Mais votre texte se terminait sur
Jean-Claude Michéa, et j’ai tenu alors à évoquer comment, il y a deux ans, un
bon et très utile ami m’en a conseillé la lecture, laquelle m’a alors beaucoup
remonté le moral. Et m’a remis sur un chemin d’espérance de gauche.