Bonjour Donquichuchote un brin provocateur
Je ne crois pas avoir besoin de Titre pour
refuser de suivre le peuple dans le cas où il serait, selon mes "raisons
spirituelles" à moi, barbare et stupide au point de rétablir la peine de
mort. Et j’ai du mal à imaginer comment je pourrais "avoir d’importantes
responsabilités« dans un »royaume d’utopie« où »les
politiques ne seraient intéressés que par le bien public" car ça me parait
absolument antinomique, le bien public ne pouvant, toujours dans mon esprit,
être conçu et mis en oeuvre par « l’assassinat légal » qui, je le
répète, me paraît constituer une fuite devant la nécessité de trouver des solutions
humainement valables à des problèmes humainement graves.
Pour enfoncer mon clou (sans même me faire
un brin provocateur) je dirais que, si j’avais eu la possibilité de tuer Hitler
pendant la guerre qu’il fallait lui faire j’aurais ressenti comme un devoir de
le tuer mais, la paix revenue, même Hitler je n’aurais pu le condamner à mort
dans un tribunal car, le faisant, je me serais senti devenir son égal dans la
barbarie. A l’époque où la peine de mort existait en France j’étais résolu à
refuser d’être juré, quel que soit le prix de ce refus, dans un tribunal où un
accusé était a priori passible de cette peine car, aussi épouvantables soient
les actes pour lesquels il comparaissait je n’aurais pas pu voter, en
conscience, la peine capitale, même si je pensais qu’il la méritait.
Pour enfoncer mon clou encore un peu plus
je peux évoquer un petit événement politique qui m’est un jour réellement
arrivé : constatant, comme je l’ai rapporté ici bien souvent, une curieuse
« progression croisée » de la « gauche » - je suis de gauche
depuis toujours - vers la droite (parfois même vers l’extrême-droite, voir ici
*) et de l’ancienne extrême-droite vers des positions plus républicaines et
plus raisonnables j’ai été tenté de voter pour Marine Le Pen. Je me suis
abstenu parce que, peu de temps auparavant, elle avait lancé l’idée d’un
référendum sur l’éventualité de rétablir la peine de mort. La simple
acceptation d’une telle décision - pourtant ici démocratiquement envisagée,
j’en conviens - rendant automatiquement indigne, toujours dans mon esprit, un
candidat à un poste important à la
direction de mon pays.
Je suis fortement convaincu que, pour
restaurer la démocratie, il nous faudra résolument penser hors de l’hypothèse
du sinistre rétablissement. Exemple tout simple, comme vous dites : rétablir le
respect des lois républicaines les plus importantes là où elle sont chaque jour
violées par les donneurs de leçons du fameux « Front républicain » -
qu’on va voir ressurgir bientôt n’en doutons pas - comme la loi sur la
laïcité dans les cantines des écoles. Je n’ai pas hésité, il y a peu dans un
commentaire d’article d’Agoravox, de considérer que, sur ce point précis, ces
indignes frontistes, quand ils sont de gauche, méritent pour moi l’appellation de "pétainistes de
gauche". Je persiste et re-signe.
Mais j’ai moi aussi une question à vous
poser à propos d’une remarque très bizarre : en quoi, dans votre propre
« exemple tout simple », les programmes télé et les reality-show
m’obligeraient à choisir entre « une tyrannie éclairée » et "une
démocratie capable parfois de barbarie" ?
(*) http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ceux-de-la-gauche-qui-ne-veulent-77346