Je suis d’accord avec pas mal de chose de votre texte modéré et ouvert. Mais :
En 75 encore 64% des migrants venaient de l’union européenne. Les 30 glorieuses se sont faites avec une migration d’abord européenne. L’essentiel de l’immigration musulmane, en volume, c’est faite depuis les indépendances.
Elle s’est faite non moins massivement en provenance de pays largement francophones.
La connaissance a priori de la France, de sa langue, de sa culture, de ses habitude, est incontestablement plus grande pour ces population qu’elle ne l’était par exemple pour les mineurs polonais. Dans mon village, il y a eu une vague Italienne, mais quand je suis né, c’étaient déjà des français, j’ai vécu la vague portugaise. Si aujourd’hui tout tunisien qui débarque est alphabétisé est l’est en français, ce n’était pas le cas de tous les portugais.
Or, on ne distingue leurs enfants qu’éventuellement a leurs noms de familles.
Encore plus récente, l’immigration subsaharienne. Pour partie musulmane, pour partie chrétienne. Trop diverse pour savoir vraiment, j’imagine, en matiere de niveau scolaire, de maîtrise du francais, de repartition par religion.
Pour ce que j’en vois, l’immigration, subsaharienne, non musulmane, plus récente, ne semble pas connaître les mêmes difficultés. Elle est pourtant a bien des égards plus exotique.
Dans le reste du monde, les situations conflictuelles entre populations réputées musulmanes et autres sont plus la règle que l’exception. Inde Pakistan et minorités musulmanes, Chine, Afrique noire. Dans ces différents cas, il n’y a souvent ni christianisme, ni Europe, ni occident en jeu.
L’occident, connaît des taux de croissance inférieur a celles d’autres parties du monde. C’est normal en période de rattrapage. Le japon, avant sa longue stagnation actuelle a connu des taux qui faisaient peur a tous le monde. Il y a donc une baisse de la part relative de l’occident dans la richesse mondiale, alors meme qu’il continue a s’enrichir.
Il n’y a pas vraiment de quoi avoir de vraies angoisses existentielles.
La question de savoir si il n’y a pas, aujourd’hui, en situation, quelque chose de spécifique a l’Islam, en tant que tel, qui constitue un problème pour ses voisins et sans doute pour lui même, mérite donc d’être posée. Elle se passe a mon avis assez bien de l’hypothèse de la construction ad hoc d’un bouc émissaire pour europeens fatigues.