Je n’aime pas cette charge contre les Avocats, et pas seulement parce que j’en suis un.
Nous ne réclamons pas - et n’avons jamais réclamé - l’impunité.
Il existe des droits de la défense, lesquels sont résolument opposés à une nécessité évidente de poursuite d’infractions. Soit.
Rogner ces droits de la défense, et notamment le secret des échanges client-Avocat, c’est nous porter préjudice à tous : vous, demain, si la Justice devait s’intéresser à ce que vous avez fait ou êtes susceptible de faire.
J’ose le parallèle, c’est un peu la même chose que de justifier la torture sous prétexte de la gravité de faits, avérés ou simplement possibles.
Le secret, ce n’est pas cacher des crimes.
Le secret, c’est un droit à conserver des choses non-dites.
Revenons un peu à ces écoutes.
Les conversations entre un Avocat et son client peuvent être écoutées mais pas transcrites.
Certains y voient une caution, une préservation du secret de la défense.
J’y vois une perverse diversion : qui peut croire que les oreilles ne soient pas reliées à un cerveau, que ce cerveau ne conçoive pas l’idée d’aller informer tel ou tel de ce qu’il aura entendu mais non transcrit.
Avez-vous une petite idée du nombre d’affaires qui sont initiées sur base d’éléments venant de nulle part, mais comportant suffisamment de doutes justifiant une écoute, une instruction, une enquête ?
Par quel raisonnement tordu peut-on justifier la violation manifeste du droit à la défense quand on saute d’affaire en affaire avec des éléments obtenus « par la bande » ?
Seriez-vous d’accord si cela vous concernait directement ?
Oncle Archibald a parfaitement raison.
Il vous est impossible, il nous est impossible de justifier de ces violations sous prétexte que la personne concernée serait imbuvable.
Demain, ce sera quoi ?