Un texte qui parle et qui ne vient pas de moi :
2014, année de la renaissance de l’uranium ? (Cécile Chevré)
Sa renaissance est régulièrement annoncée... et repoussée. Ce n’est pas celle d’un nouveau messie ou d’un quelconque prophète mais celle de l’uranium.
Le métal est dans une bien compréhensible mauvaise passe depuis la catastrophe de Fukushima en mars 2011. L’accident dans la centrale nucléaire japonaise avait entraîné la fermeture des 50 réacteurs de l’Archipel et un effondrement de la demande en uranium — et donc des cours. Le cours d’une livre est passé de 70 $ en janvier 2011 à 55,5 $ en avril. Loin, très loin des plus hauts à plus de 130 $ la livre atteints en 2007.
Evolution des cours de l’uranium
Depuis 2011, c’est la lente dégringolade. Les cours sont même dernièrement passés à 35 $.
Les minières uranium ont évidemment pâti de cette chute du cours. Parmi elles, Cameco, Denison ou PALADIN ENERGY (PDN-TSE) .
Il ne vous a pas échappé que l’Europe était de plus en plus réticente face au nucléaire, tirée par l’Allemagne qui a annoncé sa volonté de se passer complètement de cette source d’énergie d’ici 2022. La France elle-même, grande championne du nucléaire devant l’Eternel, a annoncé sa volonté de réduire sa dépendance à l’atome. François Hollande a en effet l’intention de faire passer la part du nucléaire dans la production électrique hexagonale de 75% à 50% d’ici à 2025. Bon, si l’on en croit les récentes déclarations d’Anne Lauvergeon, cet objectif serait irréaliste mais il demeure que même la France prend ses distances avec l’énergie nucléaire.
Si le salut de l’atome ne viendra donc pas de l’Ouest, il pourrait venir de l’Est...
Même le Japon devrait redémarrer dès les mois qui viennent certains de ses réacteurs nucléaires — cela malgré une opinion publique très défavorable à l’atome (on les comprend) et les engagements passés du gouvernement nippon. Si celui-ci est revenu sur sa position, c’est que l’explosion du prix de l’énergie et de l’électricité dans l’Archipel pénalise de plus en plus une économie toujours vacillante. Pour compenser l’arrêt de ses centrales nucléaires, le Japon a en effet dû fortement augmenter ses importations de pétrole et de gaz, ce qui pèse lourdement sur sa balance commerciale et sur l’inflation. Contraint et forcé, le Japon va donc repasser au nucléaire.
Autre acteur de poids dans le monde de l’atome : les pays émergents, Chine en tête (évidemment !). L’augmentation de la demande en électricité est tirée par les pays émergents depuis plusieurs années. Croissance économique et explosion de la demande énergétique vont de pair.
Le salut viendra-t-il de la Chine ?
La Chine se tourne de plus en plus vers le nucléaire. Les raisons sont nombreuses et aussi bien économiques qu’écologiques. Les problèmes environnementaux font la une de l’actualité chinoise. Il faut dire que le pays dépend actuellement à 70% du charbon pour sa production électrique. Or la houille est particulièrement polluante et un véritable « smog » recouvre régulièrement les principaux centres urbains chinois, engendrant un réel problème de santé publique. Le gouvernement a décidé de prendre les choses en main et outre des mesures plus qu’anecdotiques — comme la destruction de plusieurs centaines de barbecues à Pékin — a aussi décidé de sauter à pieds joints dans le nucléaire.