Bonjour et merci pour cet article. Il atteint son but, à savoir qu’il est très vraisemblable que nous ne sommes pas tous bipolaires, et fort heureusement
Je ne suis par contre pas surpris qu’un site ait détourné le sens de votre propos pour affirmer que nous n’avons pas besoin de médicaments. Cela me touche directement car, il y a quelques années de cela, ma mère, après la lecture d’un livre de David Servan-Schreiber a eu la très mauvaise idée de remplacer son traitement contre la dépression par des gélules d’oméga 3. Le résultat, malheureusement « logique » ne s’est pas fait attendre : 3 mois plus tard, tentative de suicide et hospitalisation.
Je suis d’accord que les effets secondaires du Z... sont une catastrophe pour le moral déjà chancelant du dépressif. Prendre 20 kg en 6 mois n’est pas une partie de plaisir, et encore moins de s’en débarrasser ensuite. Au fil des hospitalisations et avis de psychiatres, je suis maintenant sous D... et A... Et oui, deux stabilisateurs d’humeur, et je vous assure qu’en 14 ans de maladie, j’ai appris une chose : à chaque fois que je stoppe mon traitement (j’ai fait cette erreur 3 fois), c’est la rechute assurée. Au début tout va bien, Très bien, De Mieux En Mieux, puis c’est le feu d’artifice final dont je garde souvent très peu de souvenirs, sinon celui de l’intervention des pompiers, voire des forces de l’ordre, pour me diriger humainement mais fermement vers l’hôpital le plus proche...
Et je ne suis pas d’accord avec les gens qui pensent que l’hôpital psychiatrique c’est l’enfer. Au contraire, dirais-je, c’est un refuge nécessaire, même en environnement fermé. Le personnel est d’une patience exemplaire, les médecins ne sont pas des apprentis sorciers. La seule épreuve notable est de supporter les autres patients et de ne surtout pas se laisser influencer par les délires qui leurs sont propres. Lors de mes multiples hospitalisations, je n’ai jamais lié d’amitié, et je pense que c’est très bien comme ça.
Alors certes, nous ne sommes pas tous bipolaires, malgré tout je reste persuadé que je suis atteint de cette maladie, et je remercie mon psychiatre de m’accompagner dans cette épreuve.