Demian,
En disant « Et donc a contrario, faudrait-il ne pas tenter son bac plus cinq, et donc faire l’économie des bonnes écoles. » vous négligez le fait que, oui, nombre de jeunes gens feraient mieux de reconnaître qu’ils ne sont pas faits pour des études longues, au lieu de s’enferrer dans des études qui vont les conduire vers le « zéro diplôme », « zéro métier » et « chômage garanti ».
L’hypocrisie consistant à vouloir envoyer 80% d’une classe d’âge au bac était, de l’avis même des professeurs qui étaient chargés de l’appliquer, une ineptie puisqu’eux voyaient très bien que beaucoup d’élèves en étaient incapables.
Mais elle était, et est toujours, alimentée par l’angoisse des parents, pour qui les filières manuelles, techniques, etc.. vont nécessairement confiner leurs enfants dans un moins-disant social, tout à l’encontre du fameux « ascenceur social républicain ».
Et pourtant. Des bac+5 travaillent (en CDI à plein temps !) au comptoir des fast-food et aux caisse de supermarchés, tandis que des plombiers ou des maçons -pas polonais du tout- roulent en Mercedes et se font construire de superbes maisons.
Personne ne souhaite renvoyer les intellectuels aux champs, Pol Pot l’a fait et on a vu ce que ça a donné. Mais il serait peut-être temps de se rendre compte que tout le monde n’a pas vocation à devenir un intellectuel !
J’abonde d’ailleurs largement dans le sens de la volonté de permettre aux jeunes de démarrer l’apprentissage dès 14 ans, ce qui évitera bien des dérives déliquantes chez ces élèves qui sont stockés jusqu’à 16 dans des « classes poubelles » par ceux-là même qui hurlent à la simple évocation de ce crime de lèse-EducationNationale.
Ces mêmes jeunes, après quelques années d’expérience professionnelle, se découvriront sans nul doute des remors d’avoir quitté le système scolaire trop vite. Mais là.. qui va les accueillir ? A part les Chambres de Commerce, personne. Il fallait faire votre Bac+5 dès le départ, les enfants ! Et on retombe dans la vieille angoisse des parents (dont je suis).