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Commentaire de Jean-Michel Lemonnier

sur D'où viennent les Bretons ?


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Profil supprimé Jean-Michel Lemonnier 22 mars 2014 11:20

VOUS ECRIVEZ :  "Je n’aime pas du tout ce discourt qui consiste à dire que la République a tout fait pour éradiquer les langues régionales. La République n’en avait strictement rien à faire (à tord ou à raison). Elle voulait simplement que tout le monde parle français, et la monarchie qui l’avait précédé avait déjà fait l’essentiel du boulot (je fait ici référence à la monarchie de Juillet et à la troisième République), puisque c’est Guizot (ministre de Louis Philippe) lui même qui a imposé le français à l’école« (...)
 »En fait, la IIIième République (tant vilipendé sur ce point) n’a jamais refusé que des gens parlent patois savoyard, occitan, breton, basque... Elle s’est simplement préoccupé d’apprendre le français à tout le monde, tout comme la monarchie et le IIIième Empire qui l’ont précédé.

C’est tout, il n’y a pas eu de complot des immondes républicains sans Dieu pour l’éradication de minorités opprimées.« 


Si, un »peu" quand même..

1831

BRETAGNE COLONIE

La Basse-Bretagne, je ne cesse de le dire, est une contrée à part qui n’est plus la France. Exceptez en les villes, le reste devrait être soumis à une sorte de régime colonial. Je n’avance rien d’exagéré. Créons pour l’amélioration de la race bretonne, quelques unes de ces primes que nous réservons aux chevaux et faisons que le clergé nous seconde en n’accordant la première communion qu’aux seuls enfants parlant le français.

Auguste Romieu, sous-préfet de Kemperle

POUR L’APPAUVRISSEMENT DU BRETON

Il faut, par tous les moyens possibles, favoriser l’appauvrissement du breton, jusqu’au point où, d’une commune à l’autre, on ne puisse pas s’entendre (...), car alors la nécessité de communication obligera le paysan d’apprendre le français. Il faut absolument détruire le langage breton.

Lettre des préfets des Côtes du Nord et du Finistère à Montalivet, ministre de l’Instruction Publique.

LANGAGE DUR

Les Bas-Bretons ont un langage dur et difficile à comprendre. Leurs habitudes, leurs coutumes, leur crédulité et leurs superstitions leur laissent à peine une place au dessus de l’homme sauvage. Le paysan y est d’une malpropreté dégoûtante. Son habitation peut presque se comparer à celle d’Hottentots ... En général les paysans ont une mauvaise physionomie, stupide et brutale à la fois.

Malte Brun, Les jeunes voyageurs en France.

1835

BRETON PIRE QUE LE CATALAN

Croyez-moi, Monsieur, le catalan qui me faisait tant enrager n’est qu’un jeu d’enfant auprès du bas breton. C’est une langue que celle-là. On peut la parler fort bien, je crois, avec un bâillon dans la bouche, car il n’y a que les entrailles qui paraissent se contracter quand on cause en bas breton. Il y a surtout l’h et le c’h qui laissent loin derrière la jota espagnole. Les gens qui parlent cette belle langue sont bons diables, mais horriblement sales ... On voit dans les villages les enfants et les cochons se roulant pêle-mêle sur le fumier, et la pâtée que mangent les premiers serait probablement refusée par les cochons du Canigou.

Prosper Mérimée, lettre à Jaubert de Passa.

1836

LANGUE DIABOLIQUE

Vous saurez d’abord que c’est vers la Bretagne, la douce et la bretonnante, que se sont dirigées mes courses cette année ... Quant aux naturels du pays hélas ! c’est la province sans soleil. Croiriez vous que j’ai fait quatre cent lieues en Bretagne sans déboutonner ma braguette. Impossible de toucher sans pincette les personnes du sexe de Brest, Morlaix, Saint Brieux (sic), Rennes, Vannes, Quimper. Ce n’est qu’à Nantes que la Providence m’a envoyé soulagement ... Au lieu de votre joli patois dont on comprend toujours quelque chose, c’est une langue que le diable a inventée que l’on parle là-bas et qui n’a pas moins de quatre dialectes très différents. Lavarèt d’in pélèc’h azô ünenbennak ago zéfé gâllec ? Voilà tout ce que j’ai pu apprendre à dire m’écorchant le gosier : Dites moi où il y a quelqu’un qui parle français. Jamais, à moins qu’on ne lui fasse une opération chirurgicale, un Provençal ne prononcera pélèc’h. Mangez une olive crue, et en crachant, vous ferez un bruit approchant ce c’h. Par dessus le marché, ces sauvages ne m’ont-ils pas persécuté dans leurs journaux, m’accusant d’avoir enlevé d’autorité à leur province un manuscrit d’un certain barde du Vè siècle, Guiclan ou Guinclan, manuscrit que j’ai cherché partout inutilement et dont j’ai appris l’existence à la plupart de leurs doctes !

Prosper Mérimée, lettre à Requien.

1845

TUER
Surtout rappelez-vous, messieurs, que vous n’êtes établis que pour tuer la langue bretonne.
Un sous-préfet du Finistère, Discours aux instituteurs.

1846

SUBSTITUER

Nos écoles, dans la Basse-Bretgne, ont particulièrement pour objet de substituer la langue française au breton et ce serait incontestablement un bienfait. C’est en breton, par l’exigence de MM. les Recteurs, qu’on y enseigne le plus généralement le catéchisme et les prières : c’est un mal. Nos écoles dans la Basse Bretagne ont particulièrement pour objet de substituer la langue française au breton.

Préfet des Cotes du Nord, Lettre à l’évêque de Saint-Brieuc. (Annales de Bretagne, édité en novembre 1912)

 

VIEILLE LANGUE

Nous voyons avec un contentement réel que vous tenez à vos vieux usages, à vos vieux costumes, à votre vieille langue.

Monseigneur Graveran, évêque de Quimper et Léon.

1874

BRETON, LANGUE MORTE

Si l’on veut comprendre la Vendée, qu’on se figure cet antagonisme : d’un côté, la Révolution française, de l’autre le paysan breton. En face de ces évènements incomparables, menace immense de tous les bienfaits à la fois, accès de colère de la civilisation, excès du progrès, amélioration démesurée et inintelligente, qu’on place ce sauvage grave et singulier, cet homme à l’\oeil clairet aux longs cheveux, vivant de lait et de châtaignes, borné à son toit de chaume, à sa haie et à son fossé, distinguant chaque hameau du voisinage au son de sa cloche, ne se servant de l’eau que pour boire, ayant sur le dos une veste de cuir avec des arabesques de soie, inculte et brodé, tatouant ses habits comme ses ancêtres les Celtes avaient tatoué leurs visages, respectant son maître dans son bourreau, parlant une langue morte, ce qui est faire habiter une tombe à sa pensée, piquant ses b\oeufs, aiguisant sa faux, sarclant son blé noir, pétrissant sa galette de sarrasin, vénérant sa charrue d’abord, sa grand-mère ensuite, croyant à la Sainte Vierge et à la Dame Blanche, dévot à l’autel et aussi à la haute pierre mystérieuse debout au milieu de la lande, laboureur dans la plaine, pêcheur sur la côte, braconnier dans le hallier, aimant ses rois, ses seigneurs, ses prêtres, ses poux ; pensif, immobile, souvent des heures entières sur la grande grève déserte, sombre écouteur de la mer.

Et qu’on se demande si cet aveugle pouvait accepter cette clarté.
Victor Hugo, Quatre-Vingt Treize

LANGUE DE L’INSTRUCTION RELIGIEUSE

L’enfant qui regardera la langue bretonne comme la langue de l’instruction religieuse regardera la langue française comme la langue de la vie civile, la langue des affaires, la langue dans laquelle il devra écrire, calculer, apprendre ce qui lui sera utile pour le commerce et l’industrie, la langue qui lui sera nécessaire dans les relations qu’il aura avec les personnes étrangères au pays qu’il habite.

Evêque de Quimper, lettre de l’évêque de Quimper au préfet. NOTE DE TANAEL : en fait ici l’évêque ruse pour défendre malgré tout la langue bretonne auprès du préfet qui veut faire disparaître la langue bretonne y compris au catéchisme.

1888

BRETON, LANGUE D’ARRIERES MENTAUX

Le petit Breton est abandonné à lui-même dès qu’il peut marcher. A peine vêtu, malpropre, il patauge toute la journée par les chemins, mange à l’écart un morceau de pain noir, joue peu, ne parle pas ... S’il a huit ans d’âge physiquement, il en a trois à peine pour le développement intellectuel. Y a-t-il lieu, dans ces conditions, de tenir compte des quelques mots bretons qui lui ont suffi pour traîner jusque là une vie rudimentaire ? Je ne le crois pas. Mieux vaut admettre qu’il ne sait rien et commencer avec lui par le commencement, comme on fait à l’école maternelle.

Poitrineau, inspecteur d’Académie à Vannes, cité par Ar Falz, n°1, 1959

 

PAS DE BRETON A L’ECOLE

Un principe qui ne saurait jamais fléchir : pas un mot de breton en classe ni dans la cour de récréation.

L’inspecteur d’académie Dausimont



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