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Commentaire de picpetrolier

sur Témoignage : Les lacunes de la sécurité industrielle en France


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picpetrolier picpetrolier 2 avril 2014 20:12

Qu’est-ce que des « scénarios définis à l’ avance » selon vous ? Vous pensez qu’il y a une réunion entre l’industriel et la DREAL durant laquelle les gens discutent des scénarios qui seront ou ne seront pas pris en compte dans l’Etude de danger (EDD) et le PPRT ?

Pourquoi pensez-vous qu’ils font une révision quinquennale (5 ans) selon vous ?
En cette occasion, ils « ré-évaluent » le risque. Ils rajoutent des scénarios en cours de route, mais en laissent en suspens d’autres qui impliquent les plus graves conséquences (effets dominos notamment)...


"On ce n’est pas comme ça que ça marche. Une des premières parties de l’EDD est l’identification des potentiels de danger et l’identification des scenarios pouvant conduire à des effets hors du site. Cette analyse se fait en groupe de travail pluridisciplinaire et est menée par un consultant extérieur indépendant spécialisé dans le risque industriel.
« 

Indépendant, mais payé (cher) par qui ? ...

 »La sélection est donc basée sur les connaissances de l’industriel, le retour d’expérience des installations similaires dans le monde entier et sur le jugement d’expert apporté par le consultant.« 

Retour d’expérience ? ... :

Historique du nombre d’accidents industriels conséquents au cours du temps (monde, recensés) :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Chronologie_de_catastrophes_industrielles

Charbon : 1e ère industrielle :

- 1600-1700 (100 ans) :
1 accident


- 1700-1800 (100 ans)  :
1 accident


Pétrole : 2eme ère industrielle :

- 1800-1900 (100 ans)  :
6 accidents

- 1900-1950 (50 ans) :
16 accidents.

Nucléaire civil :

- 1950-2000 (50 ans) :
38 accidents


- 2000-2014 (14 ans) :
35
accidents

Ce retour d’expérience parle de lui même : L’avenir risque de couter plus cher que le présent.

Mais ça va : Un »jugement d’expert est apporté par le consultant«  .

L’expert va »juger« le niveau de risque acceptable (pour qui ?) dans le contexte actuel. Quant aux parties en présence, voila leurs objectifs :

-  »Moins de chômage«  se fixe le gouvernement,

-  »Laissez nous exploiter« répond l’industriel.

Il semblerait que la »négociation" aille implicitement dans le même sens...

Mais puisque les voisins (qui travaillent dans l’usine et voient le matériel tomber en ruine) supplient pour une meilleure prise en compte des risques alors Ok, on fait une belle étude compliquée aec une conclusion qui rassure.

—> On verra pour le reste pour demain. Un peu c’est mieux que rien !

.

Quelques exemples connus :

.

BP avec sa couteuse étude d’impact validée par le gouvernement US pour sa plateforme Deepwater Horizon. La Catastrophe du golfe du Mexique met en évidence cette sous estimation flagrante des risques.

Le scandale du diesel

Les sables bitumineux et gaz de schiste qui sont un désastre écologique historique et dont toutes les études d’impacts concluent que les risques sur l’environnement sont négligeables...

Les conséquences réelles de l’accident de Fukushima et les études de danger qui minimisaient les risques.

(Liste non exhaustive qui tend à être complété...)


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