Bonjour Fabien,
Vous l’avez compris, je ne partage pas plus les convictions de Monsieur Cenci que les méthodes qui l’ont conduites à ses certitudes.
C’est manifestement l’enquête qui a scellé le sort de Monsieur Raddad.
Tout ce qui a été collecté est clairement incomplet.
Des expertises scientifiques sèrieuses et des données médico-légales objectives font cruellement défaut dans cette affaire.
A mon sens, Madame Marchal n’est pas l’auteure de ces messages.
D’abord parcequ’il y a une antilogie certaine entre la netteté du tracé et la gravité des blessures hémorragiques dont elle faisait alors l’objet.
Ensuite,parcequ’évidemment la façon dont les écrits ont été réalisés dans cette cave funeste auraient dû tamiser les conclusions des experts graphologues.
Ces derniers auraient dû avoir l’obligation de se tenir à l’abri de tous préjugés et surtout d’éviter de déduire leurs propres conclusions des éléments collectés dans le dossier d’instruction.
Sur le site « police scientifique.com » il est précisé ( et je suis en total accord avec ce qu est écrit car c’est une question de bon sens ) que « dans cette affaire, de nombreux facteurs ayant pu modifier l’écriture sont réunis.
L’utilisation d’un ou plusieurs doigts, les blessures, les ositions inconfortables du corps sont des éléments peu ou jamais étudiés en sciences forensiques.
Des études récentes ont d’ailleurs démontré que les positions inconfortables du scripteur augmantaient la variabilité de l’écriture et donc...le risque d’erreur ! »
Sur le blocage de la porte, il y atellement à dire que je ne sais par où commencer.
C’est une question primordiale, nous le savons.
Retenons que d’après les premiers témoignages des gendarmes Liedtke et Teulière (le jour de la découverte du corps, donc ) il n’est point question de chevron.
Cette apparition soudaine quelque temps plus tard pose question.
Dans son livre « l’Affaire Omar, mensonges et vérités » Eve Livet écrit : « lors de la reconstitution de février 1992, Liedtke et Teulière avaient été priés de sortir à l’extérieur de la cave. De l’autre côté de la porte, les gendarmes s’affairaient pour replacer le chevron, barre de fer galvanisée et lit pliant tels qu’ils avaient imaginés le dispositif et non pas, comme le fit écrire le juge Renard dans le procès verbal »tels qu’ils ont été découverts le 24 juin 1991« .
C’est une différence de taille et il y aurait encore beaucoup de choses à ajouter car finalement PERSONNE n’a vu le blocage d’origine et en février 1992 aucune étude scientifique approfondie par un expert en mécanique ou en matériau n’a été réalisée.
Sur le site »Police scientifique.com« il est d’ailleurs précisé que cela aurait pu apporter une réponse plus fiable aux jurés.
Pour ce qui concerne les traces de sang, Eve Livet qui a procédé à l’analyse de l’intégralité des 6 volmes du dosier à la cour d’assises de Nice et qui a rencontré magistrats, procureur, témoins et experts précise que : »lorsque Maîtres Baudoux et Girard pénétrèrent pour la première fois ce 18 février 1992 dans la cave du crime, on avait effacé du sol de l’entrée et de la chaufferie les flaques de sang les plus importantes.
La comparaison entre les photos prises lors de ce transport sur les lieux avec celles des 24 et 26 juin 1991 le prouve."
Il faut d’ailleurs savoir que les clefs de la cave n’ont jamais été saisies après le crime mais le 1er août , lors d’une perquisition destinée justement à faire l’inventaire des clefs de la maison. Ce qui revenait à dire que pendant plus d’un mois, n’importe qui empruntant une de ces clefs avait pu pénétrer dans la cve et faire en toute tranquillité ce qu’il avait voulu.
Voilà ce qu’a pu constater Madame Livet dont les propos retranscrits ici n’ont jamais fait l’objet d’aucune poursuite.
Et l’on pourrait cintinuer ainsi longtemps, très longtemps.
Alors, vous me demandez quelle hypothèse me semble la plus probable pour expliquer ce meutre atroce.
Pas plus que Monsieur Cenci, je ne me trouvais dans cette cave le jour et à l’heure du crime mais plus que Monsieur Cenci je me méfie des évidences et des raccourcis hasardeux.
Nombre de pénalistes présents à l’audience ont reconnu que la défense d’Omar Raddad n’avait pas été à la hauteur et ne connaissait pas le dossier.
A partir de là, il fût facile à l’accusation de se saisir de données approximatives et même quelquefois fantaisistes sans crainte d’être repriss de volée.
Pour moi, et depuis longtemps, il y a un point qui mériterait d’être creusé.
J’ai cherché, fouillé des dizaines de documents et j’ai fini par trouver quelque chose qui pouvait être intéressant sur ce qui me tracassait.
Lorsqu’Eve Livet a lu et relu le dossier d’instruction, elle s’est rendue compte que toutes les pièces du sous-sol y étaient décrites, sauf une : la cave à vin.
Aucun élément, aucune photo et lors du transport sur les lieux, cette pièce n’a été examinée par personne.
Elle a interrogé le juge, le procureur adjoint, les avocats, Raddad lui-même, personne ne se souvient y être entré et ne peut la décrire.
Le 07 août 1991, un maçon a été interrogé par les gendarmes et cela a fait l’ojet d’un procès verbal.
Cet homme a précisé qu’en 1989, il avait fait des aérations dans la cave à vin, qui donne sous le parking ( ce même parking étant sur piliers ).
Puis, en 1990, il a rouvert 2 des fenêtres qui avaient été bouchées lors de la première intervention, pour assurer une meilleure aération de la cave.
Madame Livet a raison : il aurait été interessant de connaitre la taille de ces fenêtres...
A bientôt Fabien