Les
mesures proposées par François Hollande sont incontestablement
inspirées par le (néo-)libéralisme. Et ce n’est pourtant pas sur une
telle feuille de route qu’il s’est fait élire. Le candidat Hollande nous
rappelait à propos de la crise de 2008 la chose suivante : « À cette
situation, il y a des responsables. Il y a la finance,
bien sûr, qui a pris le contrôle sur l’économie, la société et même nos
vies. Il y a les politiques injustes et inefficaces menées depuis dix
ans. Il y a les fautes économiques et morales du quinquennat finissant »
(Mes 60 engagements pour la France, p.2). Son engagement n°7 était
clair : « Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à
l’investissement et à l’emploi, de leurs opérations spéculatives.
J’interdirai aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux.
Il sera mis fin aux produits financiers toxiques qui enrichissent les
spéculateurs et menacent l’économie. Je supprimerai les stock-options,
sauf pour les entreprises naissantes, et j’encadrerai les bonus. Je
taxerai les bénéfices des banques en augmentant leur imposition de 15 %.
Je proposerai la création d’une taxe sur toutes les transactions
financières ainsi que d’une agence publique européenne de notation ».
Son engagement n°3 était aussi explicite : « Je mettrai en place trois
taux d’imposition différents sur les sociétés : 35% pour les grandes,
30% pour les petites et moyennes, 15% pour les très petites ».
En matière fiscale,
l’heure était à l’équité et à la solidarité : « La contribution de
chacun sera rendue plus équitable par une grande réforme permettant la
fusion à terme de l’impôt sur le revenu et de la CSG dans le cadre d’un
prélèvement simplifié sur le revenu (PSR). Une part de cet impôt sera
affectée aux organismes de sécurité sociale. Les revenus du capital
seront imposés comme ceux du travail » (engagement n°14). Les classes
aisées seraient mises à contribution : « Je ferai contribuer les plus
fortunés des Français à l’effort national en créant une tranche
supplémentaire de 45% pour les revenus supérieurs à 150 000 euros par
part » (engagement n°15) ; « J’imposerai aux dirigeants des entreprises
publiques un écart maximal de rémunérations de 1 à 20 » (engagement
n°26). Et comment comprendre son engagement n°16 « Je maintiendrai
toutes les ressources affectées à la politique familiale » au moment où
il annonce son pacte de responsabilité ?
Bien sûr,
le libéralisme économique de François Hollande est mâtiné de quelques
mesures sociétales progressistes comme le droit au mariage pour les
homosexuels (engagement n°31), même si une autre mesure phare, le droit
de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en
France depuis cinq ans (engagement n°50), a été remisée dans les
cartons..........
voir : MOI, FRANCOIS HOLLANDE, PRESIDENT LIBERAL