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Accueil du site > Tribune Libre > François Hollande : « Je ne suis pas un rigolo »

François Hollande : « Je ne suis pas un rigolo »

Il ne vous a sans doute pas échappé que j’ai été fort occupé ces derniers temps. Et je le suis encore. Je prends néanmoins le temps de vous écrire parce que j’ai quatre choses à vous dire.

1 – Je ne suis pas un rigolo

Je crois en la puissance de l’humour. Dans un pays hyper tendu et déprimé comme le nôtre, l’humour est un facteur de détente, de complicité, de rapprochement. Il favorise le dialogue. Interrogez ceux qui sont revenus des camps de concentration : l’humour les aidait à tenir le coup. Plus les enjeux sont graves, plus l’humour est nécessaire. Un conseil : prenez les autres au sérieux, ne vous prenez pas au sérieux. Ce vieil adage s’applique au Président de la République comme à chaque français.

2 – Je ne m’intéresse pas aux sondages de popularité

Les sondages me sont défavorables. Il parait que je bats des records d’impopularité. Et alors ? Attend-t-on de moi que je me couvre la tête de cendres ? La droite me combat sans relâche, je déconcerte la gauche et le centre n’existe pas. Je n’ai pas été élu pour plaire mais pour gouverner. Si j’avais été sensible aux sondages, je ne me serais jamais présenté à l’élection présidentielle puisque les sondeurs me prêtaient des intentions de vote extraordinairement faibles. L’important c’est la volonté. Il faut trouver son chemin.

3 – L’élection présidentielle de 2017 n’est pas le sujet du moment

Je lis, ici ou là, des commentaires stupéfiants sur mes intentions pour 2017. Ceux qui écrivent ainsi n’ont rien compris. Le Président de la République qui annoncerait qu’il ne se présentera pas à l’élection présidentielle pour un deuxième mandat perdrait une grande partie de son crédit et de son autorité. Si, en revanche, il annonçait, trois ans à l’avance, sa décision de se représenter, il choquerait tout le monde : chacun, en effet, s’interrogerait sur un président qui songe à une élection lointaine au lieu de consacrer toute son énergie aux chantiers d’aujourd’hui. Voilà pourquoi je tiens, sur ce sujet, des propos ambigus.

4 - Mon problème, c’est l’étatisme à la française

Dans les grandes démocraties, chaque camp fait son métier. La droite donne la priorité à la compétitivité économique et la gauche à la justice sociale. Et l’alternance assure la synthèse. De temps en temps, un chef sort de son camp et bouleverse l’Histoire. Ainsi Schröder en Allemagne ou Blair en Grande Bretagne. En France, cela ne marche pas ainsi. Depuis longtemps, la droite et la gauche se retrouvent pour privilégier le recours à l’Etat et à le préférer aux mécanismes de marché. Voilà comment nous avons les prélèvements obligatoires et les dépenses publiques les plus élevés du monde occidental. Alors, quand la droite multiplie les coups de menton sur le thème : « Il faut radicalement baisser les dépenses publiques ! » je souris, navré, et me dis : « Que ne l’ont-ils pas fait quand ils étaient aux affaires ? » Je suis président de la République depuis deux ans. Pas à pas, je fais évoluer mon discours et ma politique. Si j’avais dit, pendant la campagne présidentielle, ce que je dis depuis quelques mois, je n’aurais pas été élu. Et je ne pouvais le dire tout de suite après l’élection, sous peine de provoquer une rupture totale avec le camp qui m’avait porté au pouvoir.

Voilà, Chers Maquizards, j’arrête là mon message. D’autres tâches m’appellent. Ah ! Si mes prédécesseurs avaient été de vrais réformateurs ! Si la France avait été en meilleur état ! Si l’économie avait été compétitive ! Si les finances publiques avaient été équilibrées ! Si la justice sociale avait été solide… ! Mais, comme le rappelait opportunément un de mes prédécesseurs, on ne gouverne pas la France avec des si.

Vive la République, Vive la France et vive l’avenir !

 

François Hollande

 


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13 réactions à cet article    


  • Garance 25 avril 2014 11:54

    " Ah ! Si mes prédécesseurs avaient été de vrais réformateurs ! Si la France avait été en meilleur état ! Si l’économie avait été compétitive ! Si les finances publiques avaient été équilibrées ! Si la justice sociale avait été solide « 

    T’aurais pas été élu banane

    T’as été élu par mensonges et démagogies  » Le changement c’est maintenant "

    On voit les résultats : le pire étant à venir

    T’es un balpeau Hollande ; vas te cacher vilain casqué

    Ce qu’a dit de toi un de tes ex-ami :

    http://www.lepoint.fr/politique/aquilino-morelle-a-hollande-tu-m-abandonnes-tu-es-vraiment-un-salaud-23-04-2014-1815480_20.php

    N’a surpris personne :

    Même à Carmaux tu t’es fait ridiculiser

    http://www.lemonde.fr/politique/video/2014/04/23/francois-hollande-hue-a-carmaux_4406031_823448.html

    Malgrés que la Place Jean Jaurés soit bloquée

    http://compte-a-rebours-francois-hollande.fr/

    .


    • cevennevive cevennevive 25 avril 2014 12:06

      Si, si, vous êtes un rigolo Monsieur.


      Et ce soir, les résultats du chômage (tiens, c’est curieux, toujours les chiffres du chômage, et jamais les chiffres de l’emploi...) vous rendront encore plus rigolo.

      Le problème, c’est que ce rire qui nous tient les côtes a une couleur jaune bien malsaine.

      Vous êtes ridicule en tous points :

      - Nos avions de guerre vont partir pour l’Est ? Encore plus drôle, hélas...

      - Désirez-vous vous vous mesurer avec la Russie ? Désopilant...

      Qu’allons-nous devenir avec vous ?


      • Robert GIL ROBERT GIL 25 avril 2014 12:06

        Les mesures proposées par François Hollande sont incontestablement inspirées par le (néo-)libéralisme. Et ce n’est pourtant pas sur une telle feuille de route qu’il s’est fait élire. Le candidat Hollande nous rappelait à propos de la crise de 2008 la chose suivante : « À cette situation, il y a des responsables. Il y a la finance, bien sûr, qui a pris le contrôle sur l’économie, la société et même nos vies. Il y a les politiques injustes et inefficaces menées depuis dix ans. Il y a les fautes économiques et morales du quinquennat finissant » (Mes 60 engagements pour la France, p.2). Son engagement n°7 était clair : « Je séparerai les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leurs opérations spéculatives. J’interdirai aux banques françaises d’exercer dans les paradis fiscaux. Il sera mis fin aux produits financiers toxiques qui enrichissent les spéculateurs et menacent l’économie. Je supprimerai les stock-options, sauf pour les entreprises naissantes, et j’encadrerai les bonus. Je taxerai les bénéfices des banques en augmentant leur imposition de 15 %. Je proposerai la création d’une taxe sur toutes les transactions financières ainsi que d’une agence publique européenne de notation ». Son engagement n°3 était aussi explicite : « Je mettrai en place trois taux d’imposition différents sur les sociétés : 35% pour les grandes, 30% pour les petites et moyennes, 15% pour les très petites ».

        En matière fiscale, l’heure était à l’équité et à la solidarité : « La contribution de chacun sera rendue plus équitable par une grande réforme permettant la fusion à terme de l’impôt sur le revenu et de la CSG dans le cadre d’un prélèvement simplifié sur le revenu (PSR). Une part de cet impôt sera affectée aux organismes de sécurité sociale. Les revenus du capital seront imposés comme ceux du travail » (engagement n°14). Les classes aisées seraient mises à contribution : « Je ferai contribuer les plus fortunés des Français à l’effort national en créant une tranche supplémentaire de 45% pour les revenus supérieurs à 150 000 euros par part » (engagement n°15) ; « J’imposerai aux dirigeants des entreprises publiques un écart maximal de rémunérations de 1 à 20 » (engagement n°26). Et comment comprendre son engagement n°16 « Je maintiendrai toutes les ressources affectées à la politique familiale » au moment où il annonce son pacte de responsabilité ?

        Bien sûr, le libéralisme économique de François Hollande est mâtiné de quelques mesures sociétales progressistes comme le droit au mariage pour les homosexuels (engagement n°31), même si une autre mesure phare, le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans (engagement n°50), a été remisée dans les cartons..........

        voir : MOI, FRANCOIS HOLLANDE, PRESIDENT LIBERAL



        • Garance 25 avril 2014 12:24

           " Le droit de vote aux élections locales aux étrangers résidant légalement en France depuis cinq ans (engagement n°50), a été remisée dans les cartons......."

          Elle n’a pas été remisée dans les cartons cette démagogie : elle a juste été agitée pour avoir le vote de l’électorat musulman ( qu’il a eut : mais qu’il n’est pas prêt de retrouver )

          Il n’y a eut que les bobos pour y croire à cette démagogie inapplicable puisque nécessitant un changement de constitution demandant l’accord de 3/5 des Assemblées qu’il n’aura jamais puisque même dans son camp , celui des bouffes-gamelles, la moitié n’en veut pas

          Le printemps arrive ; bientôt vont être plantées les tomates qu’il se recevra à chacune de ses futures sorties ( si il continue de sortir pour se foutre de la gueule du populo )


          • anomail 25 avril 2014 12:34

            Monsieur Hollande, vous êtes un pion, un laquet mis en place par et au service de la finance.

            Techniquement, n’importe pourrait faire l’affaire à votre place à partir du moment où il suit un « plan » qui ne va pas du tout dans le sens de la lutte contre le chômage de masse.

            Il fallait néanmoins que la populasse vote pour vous pour que vous ayez une légitimité, car la France n’est pas encore assez oppressée financièrement pour que vos commanditaires puissent directement mettre un banquier à la tête du pays comme cela s’est déjà fait ailleurs.


            • passtavie passtavie 25 avril 2014 13:41

              Vous avez raison les maquizards, il faut arrêter de taper sur François Hollande... Il ne fait que de la figuration, pendant qu’on s’acharne sur lui, on ne s’acharne pas sur les vrais responsables de notre situation.
              Ce qu’il faut ce n’est pas regarder ce qui se trouve sur les tables du banquet mais plutôt ceux qui font la cuisine derrière pour voir ce qu’on a l’intention de nous faire manger.


              • passtavie passtavie 25 avril 2014 13:42

                Ceci dit je trouve déplorable votre défense de la politique en cours.


                • claude-michel claude-michel 25 avril 2014 13:48

                  « Je ne suis pas un rigolo »

                  Nous le savions...vous êtes un menteur qui fait des promesses pour être élu et qui travaille pour les patrons...En effet vous n’êtes pas marrant.. !


                  • passtavie passtavie 25 avril 2014 15:33

                    J’oubliais : n’appelez plus notre pays une démocratie :

                    "Les sondages me sont défavorables. Il parait que je bats des records d’impopularité. Et alors ? Attend-t-on de moi que je me couvre la tête de cendres ? La droite me combat sans relâche, je déconcerte la gauche et le centre n’existe pas. Je n’ai pas été élu pour plaire mais pour gouverner.« 

                    Parce que si vous n’avez pas à »plaire« au peuple et que :

                     »Si j’avais dit, pendant la campagne présidentielle, ce que je dis depuis quelques mois, je n’aurais pas été élu. Et je ne pouvais le dire tout de suite après l’élection, sous peine de provoquer une rupture totale avec le camp qui m’avait porté au pouvoir."

                    Cela montre que le peuple ne gouverne pas, mais qu’en revanche une élite qui se fait élire, peut après des discours mensongers pour gagner la confiance des gens, la trahir sans vergogne.


                    • Furtive Sentinelle Furtive Sentinelle 25 avril 2014 15:50

                      Non, ce n’est pas un rigolo mais un CAPITULARD doublé d’un TRIPOTEUR ( Affaire de la CDC, Harlam Désir, etc.)
                      Il a par ailleurs sabordé son propre parti ayant reçu des instructions pour faire le lit de la paupérisation de la France.
                      Dans tous les cas de figures, il va aller aux pires exactions car il sait pertinemment qu’il ne sera pas absolument pas réélu en 2017....


                      • marmor 25 avril 2014 15:59

                        une seule issue Mr dame
                        Aux armes citoyens
                        Formez le bataillon.........


                        • anamo 26 avril 2014 11:27

                          Indépendamment de toute considération politique « politicienne », je pense que l’esprit qui guide F. Hollande est bien résumé dans cet article.

                          De candidat du parti socialiste, il est devenu président de tous les français.« Les promesses n’engageant que ceux qui les reçoivent », il est totalement dans son rôle si celles-là ne sont que partiellement tenues (voire inversées).

                          Garant de l’avenir, il supervise l’évolution de la dette publique (de chacun des français en fait). L’objectif, tant décrié, des 3% de déficit public a pour but de contenir la dette, les encours et la charge. Son prédécesseur n’a-t-il pas été freiné, contraint, bloqué, dans ses ardeurs au déficit public et à la dette par une crise de 2008 finalement pas si mal venue ? (une rétribution par Goldmann Sachs à posteriori ... !)

                          D’où l’on arrive à « mon ennemi c’est la finance », pas si mal joué quand on considère les taux d’intérêt accordé au pays malgré la catastrophe annoncée. Comme la Grèce disait-on ! La comparaison avec la situation grecque, on peut l’envisager mais avant la crise de 2008.

                          J’arrête là , on pourrait multiplier les thèmes ! Mais pour un homme flou, indécis, peu déterminé, louvoyant, trop porté au consensus, ... je constate une « marque de fabrique » dans ce début de mandat : la cohérence.


                          • joelim joelim 26 avril 2014 13:11

                            Belle analyse de la « logique » hollandiste. Je vous ai trahi pour votre bien. Vous me détestez pour la même raison. 

                            Mais cette interprétation de son comportement aberrant est encore trop gentille avec lui car elle suppose qu’il est capable d’empathie. Je crois plutôt qu’il s’en fout, que ça l’amuse, ou encore que ça lui plait. Les Français ne sont-ils pas tous responsables du Vel-d’Hiv comme il l’a clamé ? Croire en cela lui permet d’éviter toute culpabilité. On entre dans la psychopathologie mais quand on voit Nuland, Kerry et autres brasseurs de vent timbrés, ce n’est rien d’autre.

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