Parmi les quatre, il y a Guy Verhoofstad, libéral bon teint, ex Premier Ministre belge qui a rouvert la boite de Pandorre de la crise institutionnelle que connait notre pays en lambeaux et réussit la performance d’être, malgré cela, l’homme politique flamand le plus aimé par les francophones de ce pays qui n’existera plus fin de ce mois, sauf pour le football bien sûr. Très conservateur en début de carrière et durant son mandat de chef de l’exécutif, il a fait un virage à 180 degrés en devenant - la voie de garage favorite des « ex » qu’il faut bien caser quelque part - député européen, puis de fil en aiguille Président du groupe parlementaire libéral à Strasbourg, au point de faire ami-ami, si pas laron en foire avec Cohen-Benditt à la grande stupéfaction des ultra-conservateurs du libéralisme flamand devenu pratiquement anecdotique depuis l’avènement de la sinistre N-VA, une évolution personnelle imprévue. En quelque sorte, un flamingant moins flamingant que les autres, Défenseur, c’est forcé du fait de ses origines, d’une Europe des Régions, seul un miracle ou une combine de toute première ( de toute façon sans l’extrême-droite, rendons-lui cette justice ) pourrait faire de lui le Chef de l’Exécutif européen. Brillant et caustique, il vaut en tous cas cent fois mieux que le lugubre Herman Van Rompuy, notre Président de l’Union choisi pour sa pâleur, ses inclinaisons pour le Groupe de Bildenberg et son conservatisme absolu par le tandem Merkel-Sarko. Le peuple européen n’ayant par essence rien à dire, il n’en revient pas moins que Verhoofstad est, des quatre candidats, celui qui est le plus capable de modifier son opinion en fonction des circonstances, le plus pragmatique donc.
Seul son point de vue atlantiste sur la crise ukrainienne m’empêche de lui donner un satisfecit. Un satisfecit sans plus, vu la valeur intrinsèque des autres candidats.
Bref, ce serait et de loin le moins pire des mauvais, c’est déjà cela. Voilà donc pourquoi il n’a quasiment aucune chance de nous représenter, c’est évident.