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Commentaire de Roungalashinga

sur Deux papes canonisent deux papes : L'Eglise et le supermarché du croire


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Rounga Roungalashinga 30 avril 2014 13:46

Je ne sais pas ce que vous imaginez en ce qui concerne le dogme catholique. Personne ne nie qu’il y a une implication humaine dans son organisation. Ce serait idiot de nier cela puisque ce sont bien des hommes qui forment l’Église. Ce que l’Église catholique prétend c’est que le Saint Esprit intervient comme une sorte d’ange gardien qui l’empêche de s’égarer et d’égarer les fidèles, conformément à la promesse de Jésus selon laquelle « les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elles ». L’action du Saint Esprit est mystérieuse, indirecte et invisible, elle ne garantit nullement la sainteté des membres de l’Église mais en revanche elle assoit son autorité. Voilà pour l’essentiel, pour plus de détails vous pouvez toujours ouvrir un bouquin de théologie.

Comment justifier l’ existence de l’hérésie ? Pourquoi le schisme est toléré par la divinité car existant toujours ?

Catholique signifie universel. Cela veut que les catholiques estiment qu’il doit exister une unité dans l’Église, qui est le corps ressuscité du Christ sur Terre, et par conséquent qu’il faut se mettre d’accord entre croyants sur les points de doctrine, qui sont disputés lors des conciles. Ils comptent sur le Saint-Esprit pour que la décision finale de ce concile soit conforme à la volonté divine. Si donc malgré ce qui a été décidé les hérésiarques s’entêtent à défendre leur point de vue, ils s’excluent eux-mêmes de la communauté des croyants, et donc de l’Église. C’est que, individuellement, les membres du clergé ne sont pas protégés contre l’erreur et les errements personnels motivés par l’orgueil, contrairement à l’Église dans son ensemble qui elle l’est. Ils exercent donc leur liberté en maintenant leurs hérésies, et l’existence de celles-ci ne contredit en rien le dogme catholique.
En revanche, l’examen de l’histoire peut illustrer cette protection dont bénéficie l’Église depuis sa création. Menacée de ruine à bien des moments, elle reste toujours debout aujourd’hui. Que ce soit au temps des persécutions romaines, au Vème siècle, où elle était menacée par l’extension de l’arianisme et du pélagianisme, et où elle fut sauvée miraculeusement par le baptême de Clovis, chef arien, ou à la Renaissance ou encore à la Révolution et aux deux siècles d’acharnement qu’elle a enduré, le trône de Pierre a toujours tenu bon là où on peut raisonnablement gager que toute autre organisation temporelle aurait sombré.


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