L’échantillon est à peu près représentatif (répartition maternelle/élémentaire, poids de l’éducation prioritaire, pyramide des âges, rural/urbain) même si les hommes y sont surreprésentés. Tout cela est décrit dans l’étude. Ce qui est ignoré, en revanche, c’est la répartition régionale : le questionnaire, anonyme, ne contient aucune précision sur le milieu d’affectation du répondant.
En consultant l’étude sur le site Internet de la Casden – la « banque des profs » –, qui l’a financée, on découvre que la notion d’« agression » est large : « harcèlement », « menace », « insulte » et, enfin, les « coups » (0,7 % seulement). Surtout, à aucun moment il n’est demandé aux directeurs d’école s’ils ont été « agressés ». Le questionnaire évoque les « différends » avec les parents à travers quatre interrogations : « Avez-vous été harcelé par des parents ? », « avez-vous été victime de coups ? », « avez-vous reçu des menaces ? », « avez-vous été insulté ? ». Le questionnaire interroge les directeurs sur les motifs des « différends avec les parents ». Mais le mot « agression » est totalement absent.
« LE PROPRE DE L’ENQUÊTE DE VICTIMATION »
C’est l’auteur de l’étude, Georges Fotinos, qui a rangé ces réponses, ensuite, sous le terme d’« agressions ». Il assume : « Le terme d’agression recouvre l’ensemble des atteintes. » M. Fotinos justifie aussi le flou de la notion de harcèlement : « Il s’agit d’un ressenti. C’est le propre de l’enquête de victimation. Les personnes interrogées peuvent déclarer ce qu’elles veulent. Mais cela permet d’approcher une certaine forme de vérité. »
Ce n’est que partiellement vrai. La grande enquête de victimation sur la délinquance conduite chaque année auprès de plus de 17 000 personnes enFrance par l’Insee et l’Observatoire national de la délinquance (ONDRP) comprend ainsi des questions sur le « ressenti », notamment concernant le « sentiment d’insécurité ». Mais les questions sur les atteintes subies s’attachent, elles, à des faits qui ont une existence pénale.
« MESSAGE ANXIOGÈNE »
Dans l’éducation, la dernière enquête de victimation d’ampleur auprès des personnels de maternelle et d’élémentaire – divulguée à la rentrée 2012 par le sociologue Eric Debarbieux et… le même Georges Fotinos – distinguait, elle, clairement, agressions physiques et verbales. Les chiffres, autant que le ton, y étaient nettement moins alarmistes : « Largement moins de 1 % des personnels est victime de violence physique par les parents », pouvait-on y lire. Un risque estimé à 0,2 % en ce qui concerne les coups, 0,8 % pour les bousculades. Mais 1 répondant sur 5 disait avoir été insulté par les parents, 1 sur 8 menacé.
Pour les rapporteurs, la fonction de directeur était effectivement particulièrement exposée. Un constat que partage Roger Crucq, président des Autonomes de solidarité laïque, une association de défense des intérêts des enseignants à laquelle la moitié d’entre eux environ a adhéré.....
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30/04 22:52 - bakerstreet
Cet extait du monde pour montrer que mes intuitions plus bas n’étaient pas tout à fait (...)
30/04 22:45 - bakerstreet
Les conclusions discutables d’une étude sur les atteintes aux directeurs d’école (...)
30/04 20:34 - lcm1789
Dans ce message, on voit la méconnaissance du fonctionnement de l’éducation nationale. (...)
30/04 18:07 - Jelena XCII
La TV n’a pour but que d’abrutir les masses, comment voulez vous bâtir une société (...)
30/04 17:18 - marmor
30/04 15:33 - bakerstreet
C’est formidable de prendre ses chiffres sur la violence scolaire, au niveau européen, et (...)
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