mettre sur le dos de la laïcité le déclin du catholicisme, il fallait y penser !
Il est présomptueux de parler de « déclin du catholicisme à l’heure où des millions de fidèles se réjouissent de la canonisation de deux papes. On peut parler d’un déclin en France, mais ce n’est ni le premier
ni le dernier.
« guerre d’extermination contre l’Église catholique »
comme vous y allez fort !
Effectivement, ces mots sont forts. Sauf que ce ne sont pas les miens, mais ceux que René Viviani prononça le 15 janvier 1901 devant l’Assemblée Nationale :
« Nous ne sommes pas seulement en présence des congrégations, nous sommes en face de l’Eglise Catholique, pour la combattre, pour lui livrer une guerre d’extermination ».
Ce n’est d’ailleurs pas le seul aveu que fit ce monsieur, à qui nous devons par ailleurs l’impôt sur le revenu :
« La neutralité fut toujours un mensonge. Nous n’avons jamais eu d’autre dessein que de faire une université antireligieuse (...) de façon active, militante, belliqueuse ».
« Nous nous sommes attachés dans le passé à une œuvre d’irreligion ; nous avons arraché la conscience humaine à la croyance (...). Ensemble, et d’un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu’on ne rallumera plus ».
l’immense point commun entre l’église catholique et la franc-maçonnerie, est que l’une comme l’autre sont très hiérarchisée, ce qui contredit un peu votre hypothèse que cet ordre occulte se passerait d’intermédiaires (fût-ce avec le diable si toutefois ils le connaissent ? ). Par ailleurs, il me semble que les fondateurs de la franc-maçonnerie se soient très largement inspirés de l’Ordre des Jésuites dont ce nouveau pape est un brillant spécimen.
Les maçons ne se perçoivent pas comme des intermédiaires, mais comme des ouvriers (d’où leur nom) qui travaillent à édifier un ordre nouveau sur les ruines de l’ancien qu’ils espèrent détruire.
Par ailleurs, le fait que leur organisation ressemble à celle des jésuites ne signifie rien d’autre qu’ils savent s’organiser efficacement et placer leurs agents à des postes stratégiques. C’est d’ailleurs pour ça que l’ordre des jésuites fut la cible privilégiée des maçons et de leurs amis des Lumières jusqu’à leur dissolution : ils étaient des adversaires trop dangereux. Le pape François a par ailleurs fait une déclaration anti-maçonnique récemment. Quoi qu’il en soit, le point que vous avancez ne permet en aucune manière d’assimiler les objectifs des jésuites à ceux des maçons.
Vous n’ignorez pas qu’il y a des cardinaux (au sein du Vatican même, cf la liste de la loge P2), des évêques et des prêtres franc-maçons ...
l’adage dit de balayer devant sa porte avant de reprocher à l’un ou l’autre
Je ne vois pas ce que j’ai reproché à qui que ce soit. Je constate un fait. Je n’ignore pas non plus que l’institution ecclésiastique est infestée d’agents anti-chrétiens, c’est une chose qui existe depuis les commencements de l’Église. Mais il n’y a pas d’inquiétude à avoir : les portes de l’enfer ne prévaudront pas sur elle. Si l’Église a de très nombreux ennemis, elle a également de très puissants protecteurs, bien plus secrets que les autres.
et si ils planaient un peu moins avec l’eschatologie ... pour faire de cette vie un paradis ...
Relisez ce que j’ai écrit dans mon autre commentaire : le catholicisme ne considère pas que l’homme peut atteindre sa fin dans l’ordre naturel, par ses propres forces, mais qu’il a besoin d’une aide transcendante. Par conséquent, le bonheur terrestre n’est pour elle »pas un but, mais un moyen« (Claudel), et ne réside pas dans le confort matériel mais dans la pratique de la vertu et de la charité. Toute tentative de créer un paradis sur terre dont Dieu serait exclu est voué à l’échec car basé sur une ignorance, voire une négation des principes ontologiques fondamentaux qui régissent l’existence humaine. L’égalité se trouve au premier rang de ces principes séduisants mais mortifères (cf. Berdiaev, De l’inégalité).
le catholicisme (ce serviteur historique de toutes les couronnes et de tous les impérialismes)
Je suppose qu’en écrivant cela vous pensiez à Pie VII ou à Boniface VIII ? A propos, pouvez-vous me rappeler le nombre de rois de France qui ont été excommuniés par Rome ?
se voulait un peu moins « universalisme »
Excellente suggestion : le catholicisme devrait cesser de vouloir le salut de l’humanité entière et ne réserver le Paradis qu’à un petit nombre de gens triés sur le volet.
moins prétentieux, moins arrogant ? ... vous ne vendrez jamais votre Christ-Roi (sans justification biblique aucune) aux communistes, ni aux existentialistes, ni même aux vrais chrétiens ...
Ah, les »vrais chrétiens« ! Vous pensez surement à la multitude de gens qui se font leur propre interprétation des Évangiles et qui sont incapables de se mettre d’accord entre eux ? J’en ai vu, moi des »vrais chrétiens« mieux que tous les autres, qui avaient mieux compris que tout le monde le »vrai message« du Christ, et qui méprisaient les cathos au plus haut point. On en a un beau spécimen sur agoravox, d’ailleurs. Les catholiques, au moins, ne se croient pas plus parfaits ou plus malins que les autres, mais au moins ils ont réussi à préserver une unité et à se mettre d’accord sur ce en quoi ils croient. Les autres, à l’exception des orthodoxes et des apostoliques arméniens, se sont exclus eux-mêmes de la communauté des croyants. L’un des noms du diable n’est-il pas »le diviseur« ?
Quant aux communistes et aux existentialistes, leur incompatibilité avec le dogme découle d’un choix philosophique ( »choix« qui se dit en grec »heresia") et non de leur essence propre en tant que personnes humaines. Par conséquent, cet argument n’invalide pas la prétention du catholicisme à l’universalité.