Mais revenons un peu sur ce qui s’est passé en Yougoslavie. L’unité du
pays était alors symbolisée par Belgrade, capitale de la Fédération et
de la République de Serbie.
Toutes les initiatives séparatistes de la Slovénie, de la Croatie, de la Bosnie et ultérieurement du Kosovo ont été soutenues financièrement, militairement et diplomatiquement par l’U.E. (qu’on se souvienne de la visite de Mitterrand à Dubrovnik et Sarajevo en 1992, et du bombardement de Belgrade en 1999).
Alors pourquoi l’Europe et l’Otan qui ont participé à ce qu’il faut
bien appeler le ’dépeçage’ de la Yougoslavie, sont-ils aujourd’hui
unanimes et prôner le dogme de l’unité territoriale de l’Ukraine ?
Autant de questions sans réponses. La guerre est aujourd’hui aux portes
de l’Europe, déclenchée par la folie d’activistes chauffés à blanc, par
des groupuscules nazis, par des pantins comme BHL. On semble
aujourd’hui s’en émouvoir alors que la Yougoslavie a été plongée dans le
chaos de façon tout à fait calculée et planifiée. Que dirait-on si la Russie bombardait Kiev demain ? Mais c’est bien ce qu’ont fait sans vergogne et avec des motifs fabriqués les occidentaux il y a maintenant 15 ans.
On peut également faire le parallèle avec la situation en Syrie. Assad (président légitime) défend son régime avec l’armée, c’est mal. Les putschistes de Kiev utilisent l’armée contre les séparatistes, c’est bien. Il va de soi que s’il y avait à Kiev le maintien d’un régime favorable à Moscou et un mouvement séparatiste à l’Ouest celui-ci serait, ô combien soutenu par l’Otan. Aucun principe ne gouverne la diplomatie occidentale si ce n’est le découpage des états nations en régions favorables à Bruxelles (donc à Washington).