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Commentaire de Fanny

sur Vladimir Fédorovski et l'autre Vladimir


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Fanny 12 mai 2014 22:52

« Car entre célébrer quotidiennement la gloire poutinienne ou les camps de redressement pour y subir une rééducation musclée, le choix sera souvent celui la pensée unique. »

Votre propos ne correspond pas tout à fait à la réalité de la Russie d’aujourd’hui. Sur la politique étrangère, les grands médias russes sont évidemment parfaitement alignés sur la ligne du pouvoir. Tout comme nos télés soit dit en passant, et comme Le Monde, Le Figaro et Libération. Une télé russe, Dojd, est dans l’opposition à Poutine, mais elle subit de grosses pressions qui menacent son existence (pressions financières et administratives, pas « camp de redressement »).

La grande presse écrite est pour l’essentiel tout aussi alignée sur le pouvoir. Mais il y a des exceptions. On peut citer à ce titre la « Nezavissimoïa Gazeta », journal assez populaire dont le directeur de rédaction, Constantin Remtchoukov, est clairement un opposant à Poutine, tendance pro-occidentale. Il développe à longueur d’articles tous les inconvénients d’une confrontation avec l’Occident, telle que provoquée par l’annexion de la Crimée. Ce journaliste est très connu, à telle enseigne que lors de la dernière conférence de presse de Poutine, il a eu l’occasion de lui poser trois questions précédées d’un long développement de ses positions. Poutine l’a écouté attentivement, mais n’a répondu qu’à une seule de ses trois questions. On est loin des « camps de redressement ». Je ne sais pas si nous avons en France l’équivalent, c.a.d. un grand journal national s’opposant à la politique étrangère de la France.

Il ya en effet en Russie, principalement à Moscou, une classe dite « créative » (on pourrait traduire par Bobo) qui s’oppose à Poutine. C’est elle qui a défilé lors des manifestations de Moscou. J’imagine que ces gens lisent entre autres la « Nezavissimoïa Gazeta ». Il y a cependant en ce moment, du fait de la crise ukrainienne, un clivage sérieux entre ceux qui sont pour l’annexion de la Crimée, la majorité, et ceux qui y sont opposés, avec la tentation pour les premiers d’assimiler les seconds à des « traitres ». Une tension qui pourrait bien avoir des effets négatifs sur la liberté d’expression, comme souvent en période de crise sérieuse. 


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