Puisque dorénavant, le sénat joue avant tout un rôle consultatif, l’idée d’avoir un sénat représentatif du peuple est excellente. Cependant, plusieurs points ne me paraissent pas très démocratique dans le processus destiné à former le nouveau sénat :
1) des membres nommés par leurs pairs
Ce mécanisme crée assez vite une homogénéité des membres en amplifiant une légère surreprésentativité initiale. Si le sénat initial est légèrement à gauche ou à droite, il est probable qu’après une vingtaine d’année il le soit à plus de 80%.
2) les critères permettant d’être éligibles ciblent une catégorie de personnes qui me semble loin de représenter toute la population.
Bizarrement, les critères te correspondent très bien ; et même s’ils me correspondent également, je ne pense pas que nous soyons suffisamment représentatifs.
3) Inégibilité des sénateurs pendant 10 ans après leur engagement au Sénat.
Ouille. Une mesure bien anti-démocratique dont le sens m’échappe complètement. Cela va même à l’encontre du but recherché qui est d’introduire plus de diversité et de représentativité parmi les politiciens français. Ce nouveau sénat serait en effet un merveilleux tremplin pour lancer de nouveaux politiciens qui ne sortent pas de l’ENA.
Voici ma proposition, qui paraîtra non-représentative à tous ceux qui n’ont pas fait de statistiques, et dangereuse à tous ceux qui pensent que la France d’en bas — celle en-dessous de soi — est peuplée de crétins :
« Tirons au sort les sénateurs parmi les électeurs. »
Pour s’assurer d’un minimum d’intérêt pour la politique, on pourrait limiter le tirage au sort parmi les électeurs ayant voté au moins 4 fois aux 5 dernières élections. Savoir qu’on peut avoir son mot à dire de vive voix augmenterait peut-être aussi le taux de participation.
Statistiquement, avec 331 sénateurs, la représentativité serait très bonne. Par exemple, le risque d’avoir un pourcentage de sénateurs d’extrême-droite plus élevé que dans la population française est absolument nul. Au pire le pourcentage variera d’un pourcent soit 1 à 3 sièges. De plus, ce seront de vraies personnes qui exprimeront leurs idées propres sans partager toutes les idées d’un parti bien défini.
L’idée peut paraître dangereuse de confier un pouvoir de décision à quelqu’un qui ne serait pas en mesure de décider intelligemment. Notamment, environ 12% de la population ne sait pas lire (INSEE, 2002) donc environ 40 sénateurs ne sauraint pas lire (sans doute un peu moins car on peut penser que ces personnes votent également moins). Mais refuser à ces personnes d’être représentées du simple fait qu’elles ne savent pas lire signifie aussi qu’on considère pas les problèmes de 12% de la population et que ces 12% n’ont pas droit au chapitre. Finalement pas très démocratique comme pensée.