Vous faites un contre-sens manifeste et une interprétation malheureuse d’un mot auquel Madame Taubira ne donne absolument pas le sens que la polémique prétend lui imputer. Elle ne qualifie en rien l’hymne national de la manière équivoque dont vous l’entendez, mais considère qu’il y a des manières obligées de le chanter, ou de le déformer, de l’ânonner, qui s’apparentent par exemple à un karaoké d’estrade et le discréditent autant que les brailleurs qui s’en servent avec prétention ou inconscience. Madame Taubira, que l’on aime à détester pour mille raisons pas toujours avouables, sommée de se justifier sans espoir d’être comprise, fait preuve de respect et de noblesse de pensée en expliquant sobrement aux malcomprenants et aux racistes que « Certaines circonstances appellent davantage au recueillement… qu’au karaoké d’estrade ». Il s’agit donc bien non pas de la qualification de l’hymne mais d’une attitude de conscience et de respect telle qu’elle les ressent, dont certains jugent à partir d’un seul premier degré qu’ils ne sont pas prêts ni capables à remettre en question.