Haha, beau retournement : écrire que c’est l’employeur qui procure le salaire à l’employé ; c’est bien connu, l’employé rapporte rien et l’employeur le prend juste en pitié.
Pour parler de la même chose, peut-être pourrions-nous plutôt écrire que c’est l’employé qui enrichit l’employeur, et que celui-ci, en retour, consent dans sa grande générosité à lui remettre une petite partie de ce que son travail a réellement rapporté.
Ah mais j’oubliais. Le vilain salarié idiot qui ose râler, s’il est pas content, il se casse. Facile. Il n’y a pas de chômage endémique chez nous. Et puis, il n’a qu’à se sortir les doigts du *** et créer son entreprise voyons.
C’est sûr qu’un pays avec seulement des entreprises d’une seule personne, ça fait rêver ! Quelle belle organisation sociale.
En outre, c’est bien connu, tous les vilains petits salariés fainéants ont tous bien assez de capitaux pour créer l’entreprise de leurs rêves. Faut dire qu’ils coûtent tellement cher…
Ah tiens ? Mais, cela ne voudrait-il donc pas dire qu’en fait, seuls ceux qui ont de l’argent peuvent réellement créer l’activité qui les intéresse ? Seuls ceux qui ont de gros capitaux peuvent finalement influer sur le court des choses, sur ce qui est produit/vendu, sur l’aménagement des territoires ? Ah mince. Mais ne serait-ce pas là ce qui pourrait être assimilé à un féodalisme moderne, dans lequel les droits seigneuriaux auraient été remplacés les droits du capitaliste ? Oups, non, ce sont des fantasmes de gauchiste tout ça. Je reprend la pilule de la bonne couleur et je retourne à mon camion à pizza.
Ah, tiens ? Mais, il n’y a plus que ça dans le pays. Qui va acheter ma pizza ?