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Commentaire de mj357

sur Madame la Présidente de la République Française


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mj357 (---.---.227.99) 2 mars 2007 14:09

Je suis très déçu qu’AGORAVOX publie ce genre de plébicite pas très objectif car très partisan.

Royal reprend ni moins dans son programme qu’un ensemble de propositions qui mène à creuser le déficit de l’ETAT. Puisque l’article ne va que dans un sens je vais aller dans l’autre celui de la critique d’idées largement dépassés et que n’importe quel étudiant d’Economie en première année de faculté peut sans problème démonter.

ROYAL pour moi c’est :

a/ augmenter les minimas sociaux, les salaires.

La propension marginale à consommer étant plus grande chez les bas revenus que chez les hauts (si je donne 1 à un smicard, il le dépense, si je donne 1 à 1 rentier il a plus de chance de l’épargner), en prenant plus à celui qui a en impôt et qui aurait de toute façon épargner ce plus, je peux relancer la croissance car en redistribuant ces ressources aux plus pauvres ils vont consommer et relancer la consommation et donc la croissance, ce qui doit augmenter l’investissement (les entreprises devenant plus confiantes) et donc à terme nous mettre en situation de plus d’équité sociale. C’est la base du modèle dit Keynésien.

b/ Partager le temps de travail, ce qui aurait pour conséquence en interdisant de surcroit de travailler autant que l’on veut de remettre au travail des chômeurs et donc de relancer la croissance ect...

La démonstration étant la suivante on est 9 à travailler 39 h on lâche tous 4 h, on travaille donc 35 h ça fait 36h de libre et donc on embauche une 10ième personne. Comme on est 30 millions d’actifs ça fait 3 millions de chômeurs qui vont trouver un emploi, donc étant donné que c’est pile poil le nombre de chômeurs en France la boucle est bouclée.

c/ Accompagner tout cela par une baisse du coût de l’argent, c’est-à-dire que la banque centrale doit baisser ses taux d’intérêts quand ça va mal, ce qui rend le crédit moins cher pour les entreprises qui peuvent investir plus, et pour les consommateurs qui peuvent s’endetter plus et consommer plus. Bien sur la banque centrale doit être à l’écoute de l’Etat.

Tout cela malheureusement crée uniquement deux choses : + D’endettement de l’Etat. De l’inflation qui a force d’être présente, en augmentation permanente et anticipée par les agents économiques crée des bulles spéculatives sur certains actifs qui ont pour conséquence en réalité d’augmenter les inégalités sociales.

Sans vouloir critiquer cette envie de partage que l’on ne peut trouver que charitable, les conséquences sont en fait le contraire exact du résultat escompté.

Démonstration :

a/ augmenter les salaires et les minimas sociaux.

Si j’augmente les salaires sans compensation identique de création de valeur ajoutée ou de productivité, en réalité je ne fait qu’augmenter la masse monétaire sans augmenter la production globale. Je crée donc uniquement de l’inflation (augmentation des prix puisque le surcoût de salaire et automatiquement répercuté sur les prix afin de ne pas perdre en productivité) et je rends moins concurrentielle nos entreprises à l’exportation. La constatation de l’inflation par n’importe quel agent économique (producteur ou consommateur) entraînant chez lui rien d’autres qu’un alignement sur cette inflation (soit j’augmente moi aussi mes prix, soit je demande une augmentation de salaire), j’accélère cette inflation. Celle-ci s’accélérant donc de manière exponentielle, l’agent économique en vient donc à l’anticiper avec pour résultat augmentation permanente et déraisonnée des prix. Etant plus facile d’augmenter les prix que les salaires, le travailleur est le plus grand perdant dans l’histoire et je creuse les inégalités. Les entreprises de leur côté perdent en productivité et ne peuvent plus exporter, résultat c’est le déclin avec pertes de ressources (impôts) pour l’Etat qui creuse ainsi son déficit malgré le fait que ses dépenses augmentent sans arrêt pour couvrir ou tenter de couvrir les inégalités qui se creusent. C’est un chèque en blanc : je ne sais pas où on va mais je paye (Ségolène est très fort à ce jeu là). Petit rappel historique, on appelle cela la stagflation (augmentation de l’inflation et baisse de la croissance) et la France a failli en mourir en 1981. Conclusion, on ne peut partager la richesse qu’à condition d’en créer.

Royal malheureusement ne nous propose rien de plus en voulant augmenter les retraites de 5 % et le smic de 18 % en 5 ans.

b/ Partage du temps de travail.

Très beau, en apparence mais efficace dans mon exemple ci-dessus qu’à deux conditions, que les 9 qui dégagent du temps de travail fasse exactement la même chose en même temps sur le même outil de production (que cet outil est prévu la logistique pour intégrer la dixième personne dans les mêmes conditions) et que le fait que l’entreprise qui grâce à ça enlève un chômeur et donc une charge à l’Etat, gagne en contrepartie en baisse de charges le coût du 10ième employé (sinon baisse de productivité puisque au final j’ai toujours le même temps de travail/production global, donc même production mais un 10ième salaire à payer). Cette entreprise théorisée par la gauche n’existe en France que dans le cas de grosses industries avec de grandes chaînes de production (et pour cause le modèle du partage du temps de travail vient du Marxisme au XIXème en pleine révolution industrielle). En réalité dans une société où 70 % du travail est fait par des PME de service, ce modèle n’est valable que pour 5 % des emplois en France. Le gros problème c’est qu’ hormis l’hôtellerie, on l’a imposé à toutes les branches d’activités et donc fait perdre de la productivité aux entreprises exportatrices. Le résultat est plus que visible : le déficit de la balance commerciale (importation/Exportation) se creuse depuis Jospin. Mais le pire c’est qu’en contrepartie on a interdit aux employés de travailler plus. En effet la loi des 35 h impose un quota d’heures supplémentaires de 130 h par an. C’est-à-dire que celui qui veut en plus de son travail, faire autre chose pour gagner plus ne peut pas (130 ou 0 c’est pareil). La logique de cette résolution est de dire que si j’ai deux emplois, j’en pique un à un chômeur. Ce postulat encore une fois méconnait totalement la structure des emplois en France, quasi exclusivement emplois de service. Si je peux faire deux ou trois activités en sus de mon travail c’est souvent grâce à ce travail que j’en ai les compétences. Exemple je suis conseiller financier dans une banque, je souhaiterais en plus faire professeur de commerce, marketing, gestion pour des BTS le samedi grâce à mon savoir professionnel, être apporteur d’affaire pour des agents immobiliers quand certains de mes clients veulent vendre un bien immobilier, puis grâce à mes talents de commercial je voudrais également de temps en temps vendre des produits sur le marché le week-end ou bien du fait de mes compétences financières être consultant pour des cabinets d’audits ou comptable.... Encore une fois je ne peux faire ses activités que parce que j’ai un travail qui me met en situation d’être compétent dans ses activités, en aucun cas je ne pique un emploi à un chômeur dont la majorité a peu de qualification. Par contre si on me laisse créer autant de valeur ajouté que je le souhaite, je vais faire « tourner » cette richesse et donc employer un chômeur à du ménage, des travaux, des emplois de service à la personne... Uniquement dans ce cas le chômage va diminuer. Parce que je ne fourvoie pas l’idée de dire que s’enrichir personnellement peut profiter aux autres. En conclusion partager le gâteau c’est bien, empêcher le cuisinier qui veut mettre plus de sucre dans le gâteau c’est dramatique. Résultat le chômage est toujours au même point et la productivité des entreprises a baissé du fait du coût des 35 h, entrainant une perte de croissance et donc d’emplois qui aurait pu être créer en prenant des parts de marché à l’international notamment avec l’ouverture des marchés asiatiques que la France a totalement loupée quand l’Allemagne relance grâce à ça son économie (il faut dire qu’elle a compris depuis 3,4 ans que la non libéralisation du marché du travail mettait des barrières structurelles phénoménales à ses entreprises).

Visiblement pour le PS pas question de remettre en question cette loi ni même de l’assouplir même si en sous-marin tous les cadres (sauf bien sur AUBRY) reconnaissent leur erreur. De là même manière, interdiction de toucher à l’âge du départ en retraite, vous comprenez en partant plus tôt on libère un emploi pour un chômeur (et on alourdit le poids de la dette et donc des charges sociales pour les PME, mais non t’es bête puisque la gauche finance cela en augmentant les salaires et en relançant la croissance, ah oui c’est vrai merci ségo)

c/ Non indépendance de la Banque Centrale Européenne qui doit accompagner les politiques budgétaires expansionnistes par des politiques monétaires accommodantes. Le grand dada des théoriciens français de l’Economie socialiste, FITOUSSI en tête.

La seule chose que cela fait c’est accélérer l’inflation qui nous l’avons vu crée l’effet inverse escompté c’est-à-dire un accroissement des inégalités sociales. Le meilleur exemple pour s’en convaincre, c’est le marché immobilier et la croissance des dernières années. Les taux de la BCE sont passés de 6 à 2 % (depuis remonté à 3.50 %) sans que l’investissement des entreprises ne soit dopé et donc la croissance. Cette augmentation de la masse monétaire n’a eu d’autres conséquences que de créer une bulle spéculative immobilière. Le prêt devenant attractif la solvabilité des emprunteurs a augmenté mais ces derniers ont anticipé la hausse de l’immobilier, ne vendant plus cher non pas parce que ça le valait mais parce qu’on anticipait une future augmentation. Résultat c’est la définition même d’une bulle spéculative (j’achète plus cher parce que je pense que ça va continuer de monter) et malgré la baisse du coût de l’argent, les ménages modestes ne peuvent plus se loger aujourd’hui. Cette démonstration a pourtant été clairement exposé des les années 60/70 par l’école des monétaristes de CHICAGO avec malheureusement nous allons le voir plus bas un excès de zèle (Milton Friedman en tête). Seulement allez prononcer le nom de Friedman à la gauche, au mieux on vous insultera de Libéral (Hou vilain, gros mot), au pire de fasciste. La vérité est pourtant là. Une maison vaut 8 ans de salaire aujourd’hui, alors qu’en 1998 cela valait 3 ans.

Le discours de ROYAL expliquant que la BCE doit avoir pour mission la croissance est à ce sujet lourd de sens. Et pour cause l’inflation a une qualité bien pratique pour les mauvais gestionnaires, elle paye la dette en monnaie de singe. Mais à ce jeu là vous décrédibilisez votre monnaie et votre économie (les entreprises doivent avoir une comptabilité dans une autre devise car on ne peut pas compter dessus). Il faut noter à propos de la dette que le coût d’un emprunt est défini selon une note de solvabilité donné par des cabinets d’audits internationaux. La France pour le moment à la meilleure note avec d’autres pays de l’OCDE car on pense que le trésor public de ses Etats est ce qui se fait de mieux du fait de leur quasi impossibilité à être en « liquidation ». Pour autant un de ses cabinets (je crois Standard and poors) note dans son dernier rapport que si la France n’entreprend pas des réformes structurelles de grandes envergures pour combler son déficit sa note de solvabilité devrait rapidement se détériorer. Le coût de la dette exploserait alors.

Ségolène ROYAL relançant ses thèses décrites ci-dessus dans sa campagne, ne fait rien d’autre en fait que de dire : « tenez vous avez le chéquier de la maison France, advienne ce qu’il pourra. »

Il adviendra donc Inflation et à terme creusement des inégalités, malgré les grands principes moraux de la gauche (et attention bandes de fascistes immoraux bourgeois vivant dans l’opulence, n’allait pas dire que vous aussi avez du cœur seule la gauche se soucie du pauvre ; Forcément c’est son fond de commerce).


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