Madame la Présidente de la République Française
Alors que nous assistons depuis désormais quatre mois à un
traitement médiatique plutôt défavorable à Mme Royal, je m’essaye ici à une
toute autre analyse de la première femme à avoir une chance assez sérieuse
d’accéder à la présidence de la République française.
Cette publication est d’autant plus utile que nous avons
parfois l’impression d’assister à la fin des enquêtes et reportages[1], à
la fin des débats contradictoires, à la substitution de l’expertise des
journalistes spécialisés et des études approfondies
émanant de spécialistes divers par les
sondages souvent manipulés[2].
L’esprit politisé de cet article risque de le décrédibiliser
d’emblée. Cependant, l’argumentation ne tenant pas sur la seule idéologie
partisane, il serait sans doute excessif d’effacer d’un revers de main la
vision exposée.
Ségolène Royal est avant tout une femme à l’écoute de la
population. Comment le nier ? C’est elle qui, en premier, a compris
l’importance du fossé qui existait entre le politique et les citoyens, c’est-à-dire la crise de la démocratie représentative. C’est
pourquoi elle a voulu développer la méthode participative dont son co-directeur
de campagne Jean-Louis Bianco est d’ailleurs un fin connaisseur pour en être un
des précurseurs en France[3].
Mme Royal a compris qu’un nouveau « contrat
social » devait s’établir entre le politique et la société, contrat qui
passe par l’institutionnalisation des pratiques de concertation, de la
démocratie participative car le politique apparaît pour bon nombre d’entre nous
comme un monde à part, perverti par les logiques de pouvoirs et intérêts
personnels, qui se détourne des préoccupations et angoisses quotidiennes de
tout un chacun.
Le besoin de contrôle du politique est aujourd’hui
prégnant, les scènes de concertation offrent une solution afin de regagner
confiance dans la politique, au sens noble du terme. Seule Mme Royal a décelé
cette crise et ce besoin d’un nouveau « contrat social », à
l’avant-garde de ses homologues politiques qui s’en moquaient.
En effet, ces adversaires disaient que Mme Royal n’avait
aucune idée et que ces débats participatifs étaient là pour retarder l’échéance
ou pour tenter de trouver des idées qui lui faisaient défaut. Mais depuis le 11
février et son discours de Villepinte, on lui reproche d’avoir trop d’idées,
qui coûteraient trop cher. Nous verrons cela plus bas.
Mme Royal est une femme politique mais son sexe ne saurait
être un argument tant pour ses détracteurs de droite que pour ses défenseurs.
Cependant, pourquoi dissimuler l’envie de tant de Français
de voir accéder à la magistrature suprême une femme ? Comme Michelle
Bachelet au Chili[4]
ou Angela Merkel en Allemagne[5],
Ségolène Royal permettrait l’entrée de la France dans la modernité au moins
sociétale.
Car comment oublier à quel point la France est en retard
quant à l’égalité homme - femme ? Le droit de vote des femmes n’a été
acquis qu’en 1944[6],
soit cinquante et un ans après les Néo-zélandaises et quatorze ans après
les Turques ; les droits d’ouvrir un compte bancaire et de présenter un
examen sans l’autorisation de son époux n’ont été obtenus qu’en 1938[7].
Aujourd’hui, à travail égal, une femme gagne en moyenne 20 % de moins qu’un
homme[8].
Le milieu politique était quant à lui quasi-exclusivement masculin avant la loi
sur la parité proposée par le gouvernement de Lionel Jospin en 2000[9].
Aujourd’hui encore, les femmes politiques d’envergure sont rares et l’UMP a
préféré payer en 2002, 4,26 millions d’euros d’amendes plutôt que de
respecter la parité dans le choix de ses candidats aux élections législatives
(114 femmes pour 466 hommes, soit seulement 19%). D’ailleurs, proportionnellement,
l’UDF de M. Bayrou ne faisait pas mieux, avec 667 076 euros d’amendes pour
226 parlementaires et 19,9% de femmes seulement, quand le PS atteignait
les 36%. Au mieux, l’UMP investira en 2007 180 femmes sur les 570
circonscriptions, soit moins de 30%[10].
Pour ces rares femmes désignées candidates par le parti
présidé par Nicolas Sarkozy, elles auront droit aux circonscriptions les plus
délicates[11]
(notamment celles où il n’y a pas de candidat sortant) pour laisser aux
« éléphants » UMP, pourtant déjà trop souvent aux responsabilités,
les batailles les plus aisées.
Le Parti Socialiste n’étant pas tout à fait exempt de
critique en la matière, Ségolène Royal dût en 1988 faire preuve de détermination pour s’imposer
dans une circonscription historiquement ancrée à droite. Commentant son succès,
Mme Royal aurait déclaré : « Pour
un parachutage, l’atterrissage est réussi ». Elle y sera réélue à
chaque échéance, en 1993, 1997 et 2002.
C’est avec la même ténacité qu’elle a pu prendre la région du
Premier ministre Jean-Pierre Raffarin en 2004. D’ailleurs, ce dernier a
lui-même avoué récemment les « qualités » et le « caractère »
de sa successeur[12].
Le fait pour le candidat de l’UMP et ministre de l’Intérieur
d’avoir désigné des femmes dans son équipe de campagne ne camoufle guère ses
pratiques des plus conservatrices voire machistes. Rappelons pour exemple son
interdiction violente formulée à l’encontre de Nadine Morano, sa porte-parole,
d’accéder aux médias, parce que jugée « incontrôlable »[13].
Si le seul fait d’être une femme ne peut suffire ni même ne
doit suffire à accéder au Palais de l’Elysée, il est important de considérer
l’évolution que cela représente dans les mentalités françaises, mais aussi de
constater le fossé entre l’évolution mondiale des mœurs et le conservatisme
rétrograde du parti aux responsabilités depuis cinq années, l’UMP.
Mme Royal est bien plus qu’une femme. Il serait d’ailleurs
absurde de la réduire à cette qualité et d’en conclure qu’elle en est victime.
La victimisation n’est pas une stratégie gagnante et elle le sait. C’est une
femme politique, autant combative que l’est un homme politique. En réalité,
sans doute bien plus, tant le milieu est encore fermé au soi-disant « sexe
faible ».
C’est aussi une personnalité ayant un sens aigu de l’Etat.
Elle le sert, jamais ne s’en sert. Remettre à l’ordre du jour une police
politique[14],
soustraire un ennemi à un contrôle fiscal[15],
rendre caduque toute limitation de crédits pour son service personnel[16],
détourner l’argent public, se servir de ses fonctions pour censurer les médias[17]
et inquiéter la nécessaire indépendance de la justice[18]
ne font pas partie de son programme, mais semble-t-il de celui de Nicolas
Sarkozy.
Ses
actions lorsqu’elle était ministre de l’Environnement (3 avril 1992 - 29 mars
1993), ministre délégué à l’Enseignement scolaire (4 juin 1997 - 27 mars 2000),
ministre délégué à la famille et à l’enfance (27 mars 2000 - 27 mars 2001),
ministre déléguée à la Famille, à l’Enfance et aux Personnes handicapées (28
mars 2001 - 5 mai 2002) ont été considérées comme des succès et régulièrement
salués alors même que ses marges de manœuvre étaient particulièrement étroites
(ses budgets étaient très restreints, ses prérogatives souvent déléguées).
C’est
elle qui est ainsi à l’origine de la loi sur le traitement et le recyclage des
déchets, de la loi-cadre contre le bruit, de la loi sur la reconquête sur le
paysage, de la relance des zones d’éducations prioritaires (ZEP), de la
création des fonds sociaux pour les élèves, de la création des heures de
soutien scolaire, du renforcement de la défense des droits de l’enfant et de la
lutte contre la violence à l’école, de la revalorisation du rôle des
infirmières scolaires, de la distribution gratuite de la « pilule du
lendemain » dans les lycées, du congé de paternité, de la réforme de la
loi sur l’autorité parentale[19], du
plan Handiscol pour permettre à tous les enfants et adolescents handicapés de suivre
une scolarité normale ou adaptée, de l’instauration de la garde alternée de
l’enfant dans le cadre d’une médiation familiale efficace.
Celle que
ses adversaires jugent un peu vite comme étant « incompétente » a en
réalité un excellent bilan. Et si les diplômes ne veulent « rien
dire », notons tout de même qu’elle est diplômée de Sciences économiques,
de Sciences-Po Paris et de l’ENA, alors que M. Sarkozy intégra Sciences Po
Paris mais ne parvint pas à en sortir diplômé.
D’ailleurs,
de son côté, son principal adversaire tente au contraire et par tous les
moyens, de faire oublier son bilan proprement catastrophique. Lors du mensonge
d’Etat sur la catastrophe de Tchernobyl, il était le conseiller en communication
du gouvernement[20]
(ce que les médias ont « oublié » de rappeler lors des commémorations
pour les 20 ans de la catastrophe) ; après son passage au ministère de
l’Economie, le pouvoir d’achat a stagné[21],
la croissance a marqué le pas[22]
et le déficit public a « explosé » (comme en 1993 lorsqu’il était
ministre du budget[23])
; enfin, les violences contre les personnes n’ont jamais cesser de s’accroître
(+40,3% sur la période 2001-2006) alors qu’il était (est toujours)
ministre de l’Intérieur.
M.
Bayrou, lui qui se veut « au-dessus des clivages », oublie également
de rappeler ses fonctions gouvernementales passées. « L’insurgé » du
parti démocrate-chrétien qui s’attaque aux médias est-il crédible ? En
1995, ce n’est pas si vieux, M. Bayrou ne fustigeait ni TF1, ni « le mur
de l’argent » mais menait campagne de concert avec le groupe Bouygues en
faveur de M. Balladur et aussi d’un certain Nicolas Sarkozy appelé à devenir
Premier ministre en cas de victoire. L’adversaire de l’époque s’appelait
Jacques Chirac et son programme contre « la fracture sociale ».
Ministre de l’Education, M. Bayrou avait tenté de réformer la loi Falloux au
profit de l’école privée et défendait le « SMIC jeune ».
Refusant une France dirigée par une seule élite financière,
industrielle et politique, Ségolène Royal propose une réforme profonde de
l’Etat. Notamment de ses Institutions avec une réforme du Sénat qui le rendrait
plus représentatif de la population française, dans le but de favoriser
l’adoption de lois plus légitimes. Les pouvoirs du Parlement seraient renforcés
face au pouvoir exécutif, la procédure guère démocratique découlant de
l’article 49-3 de la Constitution serait supprimée. L’Assemblée nationale comme
la « Haute Assemblée » ne seraient plus de simples « Chambres
d’enregistrements ».
Pour prouver sa
volonté d’ouverture et de ne pas enfermer le pouvoir dans les mains d’une seule
idéologie, elle souhaite donner la présidence de la Commission des Finances à
un membre de l’opposition[24].
Cela constitue plus qu’un signe fort, c’est une concession volontaire
remarquable qui n’a pas été reprise par ses adversaires.
Pour rendre l’Etat plus efficace et plus accessible, Mme
Royal ambitionne de le réformer : « un
euro dépensé doit être un euro utile », la décentralisation serait
relancée avec une péréquation garantie, les services publics seraient
équitablement répartis sur le territoire et tout à fait accessible par
Internet, les logiciels libres seraient généralisés dans l’administration, ce
qui aurait pour conséquence des économies substantielles.
Pour refuser une France où l’on opposerait chaque communauté
à une autre, pour refuser la réhabilitation d’un discours dangereux des années
1930-1940 tant usé par Nicolas Sarkozy, Mme Royal parle d’une France qui doit «
s’accepte[r] telle qu’elle est devenue et qui [doit] consid[érer] que c’est une
chance d’être désormais ainsi : riche d’histoires diverses, colorée, métissée.
Mme Royal veut d’« une France qui
reconnaisse comme ses enfants légitimes tous ceux dont les familles sont venues
d’ailleurs et qui sont aujourd’hui des Français à part entière et dont les
parents et les grands parents ont donné leur vie pour nos libertés. Mme Royal, avec raison, ne veut « plus entendre parler de deuxième,
troisième ou quatrième génération pour certains enfants d’immigrés alors qu’on
ne le fait jamais pour ceux dont les familles sont originaires d’Europe. »[25]
C’est par cette même volonté de ne pas opposer les Français
entre eux, que la candidate socialiste souhaite instaurer un système
« gagnant-gagnant » entre les chefs d’entreprises et les employés et
salariés.
Elle veut ainsi conditionner les
aides publiques aux entreprises à l’engagement de ne pas licencier quand
l’entreprise dégage des profits importants et obtenir le remboursement en cas
de délocalisation (on constate aujourd’hui que Nicolas Sarkozy reprend en
partie cette idée[26],
comme il a déjà repris de Mme Royal l’idée de relancer une police de proximité[27]...
Est-il dénué de propositions personnelles ? Est-il honnête ?).
Mme Royal propose ensuite de moduler les aides
aux entreprises et les exonérations de cotisations sociales, en fonction de la
nature des contrats de travail, et supprimer le « contrat nouvelle
embauche » (CNE) dont le bilan est mauvais[28],
pour faire du CDI la règle.
Si elle est élue, il faudra développer la
négociation collective à tous les niveaux et sur tous les thèmes, notamment sur
les questions d’organisation du travail, de conditions de travail,
d’aménagement du temps de travail, de pénibilité, de temps partiel subi. Sur les
35 heures, Ségolène Royal propose l’ouverture de négociations pour
déterminer comment on peut consolider cet acquis et réduire ses effets négatifs
pour les ouvriers et les employés.
Ces propositions sont tirés de son Pacte présidentiel et ne
sont qu’un simple aperçu. Il est donc aisé de « tordre le coup » aux
critiques formulées sur l’absence de propositions concrètes de la part de la
candidate socialiste. Concrètement, c’est finalement elle qui en a fait le plus
grand nombre[29],
et ce, sans tomber dans la déclaration de promesses démagogiques et non
crédibles. Notons que M. Sarkozy n’a toujours pas proposé de programme clair et
que M. Bayrou a révélé un projet sans ambition et reprenant nombre des
propositions injustes et inefficaces de l’UMP (sur la fiscalité des
entreprises, les impôts, le CNE, etc.).
Il était étonnant de constater à quel point les médias
furent exigeants quant au fond de Mme Royal et silencieux quant à celui de M.
Sarkozy ou de M. Bayrou. Ce dernier a commencé seulement à la fin du mois de
février à parler de son programme bien morne, pourtant, on moquait un
soi-disant « retard » du projet de Mme Royal. Celui du ministre de
l’Intérieur n’existe pas vraiment, change chaque jour selon les personnes à qui
ils s’adressent et n’est toujours pas disponible. Mais aucune remarque ou
presque sur ce manque de rigueur, sur cette absence critique de propositions,
si ce n’est la baisse des impôts qu’on ne pourrait d’ailleurs pas financer.
Concentrons nous maintenant sur le chiffrage. C’est en effet
un domaine flagrant de traitement médiatique différent. En France, la droite
(au sens large, idéologique) essaye d’imposer l’idée selon laquelle ses partis
(l’UMP ou l’UDF) gèrent mieux l’argent public et l’économie que la gauche en
particulier le parti socialiste. Pourtant, les faits nous prouvent l’inverse.
Ces quinze dernières années, c’est bien la gauche, avec le gouvernement de
Lionel Jospin de 1997 à 2002, qui a augmenté la richesse par habitant[30],
créé une croissance supérieure à plus de 3%[31]
- soit plus que la moyenne européenne-, baissé la dette pour la première fois
depuis des années[32],
créé le plus grand nombre d’emplois depuis 1969 en une année (300 000
créations d’emplois dans le secteur marchand en 1998), relancé le commerce
extérieur alors qu’il est aujourd’hui déficitaire de 30 milliards d’euros,
c’est-à-dire l’équivalent d’un million d’emplois perdu.
Le lundi 19 février, Mme Royal est intervenu sur TF1, à
l’émission « J’ai une question à vous poser », après le passage de
Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Le Pen, Olivier Besancenot, Marie-George Buffet et
Philippe de Villiers, et avant François Bayrou qui est intervenu le 26. Bien
que cette émission soit très contestable dans sa formulation, Ségolène Royal a
enfin pu prouver directement sa capacité à répondre sur des sujets extrêmement
variés avec une vision large et crédible de la société française et européenne.
Les médias n’ont pas véritablement pu, cette fois-ci, déformer la force de son
propos ni se concentrer sur des aspects mineurs, comme ils l’avaient pourtant
fait suite à ces discours à la Halle Carpentier à Paris puis à Villepinte.
La désinformation était rendue difficile puisque près de 9
millions de téléspectateurs ont pu regarder Ségolène Royal s’exprimer. Un pic
de plus 10 millions a même été atteint. Un tel record d’audience pour une
émission politique n’avait pas eu lieu depuis 15 ans.
Nicolas Sarkozy qui n’avait rassemblé « que » 8,2
millions de téléspectateurs fut salué pour sa performance par la grande
majorité des médias. Ces derniers
n’ayant rien eu à redire sur les très nombreuses « gaffes » du
candidat UMP. On a ainsi pu entendre un
« Monsieur Hitler » (quel
honneur), le lapsus « Je veux mettre
au service de l’injustice plus de moyens », le mensonge « Il n’y a eu aucune bavure depuis que
je suis ministre de l’Intérieur », une grossière erreur « Le SMIC, c’est la moitié de
Français » (en réalité, 17% de la population est au SMIC), une ineptie
« Le problème en France, c’est que
les gens héritent trop tard ». Et bien entendu, aucune indication sur le chiffrage de ses
promesses faites à chacun de ses interlocuteurs ne lui avait été demandée.
Au lendemain de la prestation de Mme Royal, qui fut plus
réussie, du moins si l’on en croit la presse étrangère qui est sans doute plus
objective[33]
(notons d’ailleurs que cette même presse étrangère demande la démission de M.
Sarkozy de son ministère), on ne tarda pas à lui reprocher : « où sont les financements ? ».
Question récurrente donc, que l’on oubli de poser à tout candidat de droite, en
particulier à Nicolas Sarkozy qui pourtant dirige un parti politique endetté.
L’UMP traîne en effet un passif de plus de 13 millions d’euros. Cela ne semble
ni déranger les médias, ni le candidat puisque sa fonction de ministre lui
permet de financer en partie sa campagne (nombreux déplacements en avion Falcon
ou hélicoptère Super Puma payés par le contribuable)[34].
Malgré cette différence de traitement, Mme Royal accède aux
demandes journalistiques et explique de façon tout à fait honnête le
financement de son programme[35].
Tout l’inverse du parti majoritaire qui se « chamaille » sur le coût
de leur projet qui oscille entre 30[36]
et 118 milliards d’euros[37].
Alors pour se défendre, la droite déclare qu’avec 2% de
croissance, les propositions de Mme Royal ne sont pas réalisables. C’est
étonnant, parce qu’en disant cela, la droite admet que leur 2% de croissance,
ce n’est pas brillant... Appréciez l’astuce, comme le remarque Nicole Avril dans
Le Monde daté du 21 février, on s’appuie sur les mauvais chiffres présents pour
démolir l’avenir.
Mme Ségolène Royal étonne, c’est vrai. Son projet surprend
parce qu’il privilégie l’action dans la durée et les réformes en profondeur.
Elle refuse le « tape-à-l’œil » de la droite, l’inefficacité de ses
politiques à court terme et si souvent démagogiques et dénuées de cohérence.
Alors oui, Mme Royal doit gagner en 2007. Comme le souligne
encore Nicole Avril, « têtue
comme elle est, elle tiendra ses promesses », et nous pourrons enfin
apprécier la photo d’un visage féminin dans nos lieux officiels, celui de
Madame la Présidente de la République.
[1] « Le journalisme dans le
décor », Télérama, 14 février
2007.
[2] « Sondages
présidentiels : au service de l’UMP ? », Nicolas Cadène, Agoravox, 14 février 2007
[3] Voir
la « Circulaire Bianco » du 15 décembre 1992 qui prévoit une
procédure de concertation sur l’opportunité des grands projets
d’infrastructures dès la conception des projets.
[4] De sensibilité socialiste, elle
avait été soutenue par Ségolène Royal lors de la campagne électorale. Elle a
été élue Présidente de la République chilienne le 11 mars 2006.
[5] Elue Chancelière de la République
fédérale d’Allemagne le 22 novembre 2005 pour diriger une coalition entre les
sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates.
[6] Accordé par le Gouvernement
provisoire le 21 avril 1944, confirmé par l’ordonnance du 5 octobre, utilisé
pour la première fois le 29 avril 1945 pour les élections municipales. En
Algérie, les femmes devront attendre 1956.
[7] Loi de février 1938.
[8] Insee, données 2001. Toutes horaires
confondus (prise en compte du temps partiel), l’écart est de 37%.
[9] Promulguée le 6 juin 2000.
[10] Statistiques de l’Observatoire
sur la parité.
[11] Statistiques de l’Observatoire des
inégalités, ou de l’Observatoire
sur la parité.
[12] « Attaquer
la personne de Mme Royal, c’est probablement du machisme, c’est aussi souvent
une erreur, parce que moi, je la connais bien. C’est quelqu’un qui a des
qualités, qui a un caractère », France Inter/iTélé, mardi 6 février
2007.
[13] « La rupture n’est pas si
tranquille chez Sarko », Le Canard
Enchaîné, mercredi 14 février 2007.
[14] Affaire des renseignements généraux
(RG) utilisés par Nicolas Sarkozy pour espionner des proches de Ségolène Royal
et la situation patrimoniale de la candidate elle-même ainsi que de son
compagnon, Le Canard Enchaîné, 24
janvier 2007.
[15] La maison d’édition (Fayard, Vent
d’Ouest-Glénat) de la bande dessinée virulente envers Nicolas Sarkozy écrite et
dessinée par Cohen, Malka et Riss « La
face Karchée de Sarkozy » a subi dernièrement un contrôle fiscal.
D’autres contrôles à l’encontre de personnes s’étant opposés à M. Sarkozy, sont
soupçonnés d’avoir été diligentés par le candidat UMP, notamment lorsqu’il
était ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie en 2004.
[16] Note adressée au sous-directeur de la logistique du ministère des
Finances selon laquelle « toute
demande de Cécilia Sarkozy devait être honorée et qu’il ne soit jamais fait
référence aux problèmes de coût ou de disponibilité de crédits »,
révélée par Le Canard Enchaîné, le 5
mai 2004.
[17] Censure du livre de Valérie Domain « Entre le cœur et la raison »
qui n’agréait pas à Nicolas Sarkozy, licenciement d’Alain Genestar de Paris
Match suite à la publication de photos « compromettantes » de Cécilia
Sarkozy, Le Monde, 17 novembre 2006.
Voir aussi mon précédent article : « Une campagne
médiatique aux ordres de Nicolas Sarkozy ? »
[18] Cf. les réflexions de Nicolas
Sarkozy comme celle du printemps 2005 expliquant que « les magistrats qui ont commis une faute doivent payer »,
celle de septembre 2006 accusant les magistrats de « démission ». Cf. les mensonges de M. Sarkozy devant les
médias quant aux faits à reprocher à certains suspects, avant même la fin des
enquêtes préliminaires.
[19] Loi-cadre de 1992, Lois de juillet
1992, de janvier 1993, de juin 1998 et circulaire de 1997 notamment.
[20] Il est
chargé de mission en 1987 pour la lutte contre les risques chimiques et
radiologiques au sein du ministère de l’Intérieur.
[21] +1,1% en
2005 contre +2,2% en 2004 (« Portrait social », INSEE, novembre
2006).
[22] Elle est à son départ 6 fois moins élevée qu’à son arrivée.
[23] La dette avait explosé, passant de 45,3% à 54,6% en deux ans, tandis que
les prélèvements obligatoires n’avaient cessé de progresser : 43,6% du PIB en
1995 contre 42,9% en 1993 (INSEE).
[24] Discours
de Villepinte, 14 février 2007.
[25] Discours de Villepinte, 14 février
2007.
[28] Etude du ministère de l’emploi et de
l’Agence centrale des organismes de sécurité sociale, révélée par Les Echos, 14 juin 2006 ; et
Rapport de la Dares du 20 février 2007.
[29] La comparaison des programmes des
principaux candidats permet de constater objectivement le travail plus important
mené par le parti socialiste et sa candidate : le Pacte présidentiel.
L’UMP n’a toujours pas rendu disponible le programme de son candidat. Le seul
document disponible est le programme de législature, le pendant du projet
socialiste. Du côté de l’UDF, seules certaines propositions sont disponibles.
Le programme-livre du candidat de centre-droit annoncé pour fin février n’est
toujours pas disponible.
[30] Le PIB par habitant en standard de
pouvoir d’achat a augmenté de 1,9 point sous le gouvernement Jospin, et a
baissé de 6,1 point sous l’actuelle législature.
[31] Plus de 3% de croissance en moyenne
entre 1997 et 2002 (Insee), aujourd’hui, la croissance est à peine à 2%, c’est une des plus faibles de
la Zone Euro.
[32] De 59,3% en 1997 à 56,8% fin 2001. Aujourd’hui, elle culmine à plus de 65%.
[33] Pour exemples, quelques articles
émanant de journaux de sensibilité de droite et de gauche : « Royal
vence la batalla televisiva », El
Pais, 20 février 2007 ; « Ségolène Royal en mère de la
nation », The Independent, 20
février 2007 ; « Sarkozy must go », Financial Times.
[34] Le
Canard Enchaîné, 20 décembre 2006.
[35] Présenté à
la presse le 21 février 2007. Le coût net est évalué à 35 milliards d’euros (50
milliards bruts de dépenses).
[36] Communiqué
de l’UMP paru dans Les Echos, 14 février 2007.
[37] Addition
des 68 milliards d’euros que coûterait la baisse de 4 points des prélèvements
obligatoires selon Nicolas Sarkozy lui-même (La Tribune, 22 janvier 2007) et des 50 milliards d’euros
que coûterait les propositions de l’UMP, chiffrés par le groupe indépendant Débat2007.
Selon l’évaluation du PS, le coût monte à 124 milliards d’euros.
594 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON