Cet article est très édifiant, et son auteur peut être érigé en cas d’école, auquel on pourra même se référer sous le nom du « cas Chalot », prototype parfait de « la pensée par étiquettes ».
En effet, ami Chalot, vous êtes très prolixe sur Agoravox, et vous rapportez parfois des anecdotes ou des informations intéressantes, et certains de vos billets sont de ce fait dignes d’intérêt, mais vous auriez dû vous connaître un peu mieux vous-même et comprendre que vous n’êtes nullement qualifié pour vous ériger en analyste ou en théoricien :
Votre pensée a beaucoup de mal à s’élever, d’où le recours aux étiquettes convenues que vous avez adoptées dans votre jeunesse pour pouvoir filtrer la surabondance d’information que notre société hyper-communicante vous impose quotidiennement.
D’aucuns pensent par eux-mêmes et se révoltent souvent contre les stéréotypes ambiants qu’on cherche à leur imposer, et d’autres, au contraire, s’efforcent de conformer leur pensée à l’approbation générale, c’est à dire à la mode, afin de baigner dans un paisible état d’autosatisfaction : Ces derniers, par suite, engrangent les étiquettes des idées toutes faites et s’y tiennent, acte superficiel par lequel ils jugent sans jugement, comme les jeunes filles éthérées entrent en pâmoison ou en révulsion dès qu’elles voient une étiquette de marque sur un vêtement, selon qu’elles ont catalogué la marque comme « classe » ou comme « nulle ».
Ainsi, ami Chalot, vous avez sur vos étagères les étiquettes « bête immonde », « facho », « salaud », « réac’ », et vous les brandissez comme un crucifix devant un vampire dès que celui qui ouvre la bouche est affilié au Front National. Intellectuellement parlant, cela n’est pas très sérieux...
Vous devriez donc vous méfier de vous-même. C’est avec ce genre de comportement qu’on fait les petits assassins, ceux que l’on peut chauffer à blanc très facilement, d’un simple slogan, pour leur faire accomplir les crimes les plus odieux : en d’autres temps, vous auriez fait un parfait coupeur de têtes, que n’importe quel orateur révolutionnaire de bazar aurait pu utiliser comme un pantin à baïonette pour aller pourfendre hargneusement de l’aristocrate, et avec bonne conscience, en plus, sans se demander une seule seconde si « l’aristo » en question mérite réellement la mort.
Si vous voulez professer, commencez par vous abstraire des pensées convenues qui gouvernent vos raisonnements, et dans lesquels vous ne jouez, en réalité, aucun rôle personnel.
Pardon pour cette sévérité, mais vous et vos semblables êtes devenus si nombreux que cela finit par engendrer un tumulte aussi stérile qu’insupportable : faites nous au moins la grâce de baisser un peu le son...