et leur réalisation pratique
de Rudolf Steiner
Première conférence :
La structure triple de la question sociale
Ulm, 26 mai 1919
La question sociale — cela ressort bien pour chaque âme humaine qui fait face aux
événements actuels — est ce qui a résulté sous une forme toute nouvelle des événements
puissants et bouleversants de la catastrophe de la guerre mondiale. Bien sûr, ce qu’on
appelle la question sociale, ou mouvement social, comme nous l’évoquons aujourd’hui,
est ancien d’un peu plus d’un demi-siècle pour le moins. Mais celui qui envisage ce qui
s’annonce aujourd’hui comme une puissante vague historique, et compare les choses
entre elles, doit pourtant dire : cette question sociale a pris dans notre présent une forme
complètement différente, une structure vis-à-vis de laquelle personne ne devrait rester
indifférent.
Combien, à d’innombrables reprises, on a entendu cette parole durant les quatre ou cinq
dernières années : à la base de cette catastrophe effrayante de la guerre mondiale, il y a quelque chose dont les hommes n’ont jamais fait l’expérience, depuis qu’existe
principalement ce qu’on appelle l’histoire. Mais combien peu, vraiment très peu,
évoquent aujourd’hui, là où cette catastrophe de la guerre mondiale fait apparaître une
crise, la nécessité d’un nouvel ordre de la vie et
d’une impulsion toute nouvelle ; celle
d’un retournement complet du penser et d’un ré-apprentissage complet — quoiqu’à vrai
dire extérieurement déjà, l’on reconnaisse la nécessité de ce retournement du penser et de
ce ré-apprentissage. Car les vieilles idées nous ont directement menés dans cette
épouvantable catastrophe humaine. De nouvelles idées, de nouvelles impulsions doivent donc nous en faire sortir. Et là où ces impulsions sont à rechercher, ce que révèle une
observation vraiment pénétrante, c’est ce qui retentit comme revendications sociales
émanant de toujours plus de poitrines humaines et devant lesquelles seul celui qui dort vis-à-vis de son époque peut à vrai dire passer en restant indifférent, en restant dans
l’expectative face aux événements jusqu’à ce que, pour ainsi dire, le vieil édifice s’effondre dans le néant.
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Les exigences que l’on nomme sociales, partent effectivement de la grande masse du
prolétariat, qui a passé par un triple chemin de souffrances jusqu’aux situations présentes,
dont nous voulons parler ensuite. Et ce prolétariat a été presque totalement tourneboulé, rien que dans la vie économique, par l’arrivée des techniques nouvelles et du capitalisme dévastant les âmes, ainsi que par les conditions culturelles régnantes. C’est de la vie économique que sont nées aussi les revendications du prolétariat. C’est pourquoi la
question sociale du présent, parce qu’elle surgit d’abord du prolétariat, a adopté cette
forme économique. Mais elle n’est pas une simple question économique. La simple
constatation déjà, que les idées traditionnelles sont insuffisantes vis-à-vis des faits qui
parlent aujourd’hui d’eux-mêmes, peut nous enseigner qu’au sein du mouvement social
nous n’avons pas seulement affaire à une question économique et à une question
juridique, mais que nous avons bien affaire avant toute chose à une question spirituelle.
Nous nous trouvons, pour ce qui est d’une grande partie du monde civilisé, loin du fait
social qui parle sans mélange. Les opinions sociales des partis, des programmes sociaux
des partis, nous les avons eues, elles ont été proférées, proclamées. Toutes ces idées,
toutes ces opinions des partis, se révèlent maintenant, que l’on se trouve bien en face des
faits, comme tout à fait insuffisantes. Aujourd’hui , il ne s’agit plus de poursuivre
d’anciennes opinions de partis, mais aujourd’hui il s’agit de se positionner directement, avec un total sérieux et un parfait sens de la réalité, bien en face des faits. )
extrait : pour vous dires que j’ai des arguments pour vous montrez l’ineptie des discours politiques sur la question social.
Cela fait près d’un siècle que ces propos ont étés tenues, et ce qui est remarquable, c’est aujourd’hui, ils sont toujours d’actualités, même si l’ostracisme de ses opposants ont tous faits pour que cette réflexion ne soit jamais commue des premiers intéresser !