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Commentaire de njama

sur Quand les athées croient à la Mecque


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njama njama 31 mai 2014 20:11

Au Tabaristan, au nord de la Perse, naquit Tabari en 838..

Régis Blachère encore, ne peut faire l’impasse dans sa présentation du Coran sur at-Tabari ce très grand collecteur des Traditions « monumental ouvrage en 30 volumes », en révélant que « lui-même s’intéressa, comme Docteur de la Loi, à l’élaboration de celle-ci et il fut le fondateur d’une école juridique qui connût une existence éphémère. Sa position, comme chef d’école, est marquée d’une certaine souplesse, puisqu’il se serait heurté aux intransigeances des sectaires hanbalites à Bagdad ».
il écrit d’ailleurs à la page suivante (p. 85)
« Ce commentateur incarne donc cette tendance majoritaire en Islam qu’est le Sunnisme *. A juste titre on a pu dire qu’at-Tabari est le père de l’exégèse coranique. »
 
 * (le mot Sunnisme dérive du mot « sunna » coutume et par extension « coutume du Prophète »)

tout cela pour dire contrairement à la présentation figée de la Sunna véhiculée hélas aujourd’hui par bon nombre de groupes musulmans (sunnites particulièrement) rétifs à l’ijtihâd (effort de réflexion) et craintifs de ce qu’ils appellent « l’innovation » par opposition aux « Traditions » (face à l’évolution du monde moderne), tout cela pour dire que la question de la Loi islamique n’a cessé de fluctuer au fil de l’histoire en fonction des contraintes et rigueurs politiques et d’être discutée.

Un exemple, nulle part le Coran n’interdit les images, cette interdiction des représentations date d’un décret (fatwa) promulgué en 720 par le calife Yazid II (687-724), neuvième calife omeyyade, successeur de son cousin Umar II, soit un siècle après l’Hégire  !

« Théophane le Confesseur rapporte que Yazīd II prône une politique iconoclaste en ordonnant la destruction des images chrétiennes à travers le Califat. »

C’était en pleine querelle des images, cette question divisant essentiellement les milieux chrétiens ... ceci expliquant cela, le calife trancha pour faire cesser ce désordre.

Le problème de la Sunna est qu’elle a fait dire des choses que le Coran ne disait pas, et il est très difficile (comme dans le christianisme et le judaïsme) de remettre en cause les « Traditions » quand bien même des éléments historiques les contredisent.

Les hadiths d’at-Tabari restent encore aujourd’hui une référence dans les milieux musulmans, mais signalons toutefois que si le récent évangile d’Arès vient affirmer Mouhamad comme Messager de Dieu, il écarte complétement l’importance d’at-Tabari, comme les écrits de Pierre, de Paul, et des rabbins ...

« Je suis Celui Qui a parlé par Mouhamad, le briseur d’idoles, le plus écouté de Mes Messagers, le plus sage, qui n’a pas fait ployer son peuple sous les observances et ne l’a pas fait fléchir sous les ordonnances des princes du culte, et qui pour cela a connu une descendance vaste comme le sable des rivages où ils échouent leurs boutres pour la prière, comme le sable des déserts dont J’ai fait jaillir pour eux la richesse et la puissance, le fils d’Adam qui repose à Yatreb, attendant Mon Jour. » (2 / 09)

« Mouhamad, Mon Messager venu avant toi a enseigné que Jésus n’est pas Dieu, que ceux qui croient cela sont impies. Ma Main a oint les lèvres de Mon Messager ; son enseignement est vrai : l’homme Jésus n’est pas Dieu ; ... » (32/ 01 - 02)

« Tu feras alliance fraternelle avec les assemblées des synagogues, celles des soumis de Dieu, nuls de Mes Fils ne seront pour toi des étrangers.
Sur le chancel de l’assemblée tu disposeras Ma Parole comme ils La proclament, tu n’écarteras aucun de Mes Livres, mais tu écarteras les livres d’hommes, ceux de Pierre, de Paul, d’at-Tabarî et des rabbins, car dans Ma Parole réside la seule piété. »(35/ 11 - 12)


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