Faut-il faire de l’homophobie un symptôme d’une attitude qui serait forcément péjorative, discriminatoire ?
Ce n’est pas le sens du mot « phobie », puisque la phobie est une réaction par nature irraisonnée, instinctive. On peut avoir une phobie de l’automobile, du mariage, des moustiques, des araignées, des serpents, de la poussière, du tabac, du noir, du vide, de l’inconnu ...
La phobie n’est pas une peur, elle est en deçà de la peur, elle la précède parfois, mais ne provoque pas nécessairement de la peur. Une phobie peut provoquer par exemple du dégoût (ce qui est tout aussi irraisonné), ou tétaniser.
L’homophobie a quelque chose de naturel d’une certaine manière, parce que l’homosexualité peut étonner, surprendre, inquiéter... puisque l’hétérosexualité est l’immense généralité.
Je ne pense pas que l’homophobie soit une maladie, ou une tare. Elle n’est juste qu’une réaction, mais pas nécessairement la manifestation d’une hostilité, explicite ou implicite, envers des personnes homosexuelles ou présumées homosexuelles, mais ces personnes peuvent tout à fait interpréter cette réaction irraisonnée, instinctive, « phobique », comme une réaction hostile, négative, alors qu’elle ne l’est pas. Dans cette relation pour le moins floue et ambiguë, c’est surtout l’incompréhension réciproque qui domine.
« On veut nous faire croire que la France a un problème d’homophobie »
Je ne sais pas dans quel contexte Alain Soral a dit cela, mais sur ce que je comprends de cette citation je ne lui donne pas tort, car je ne pense pas que de ce petit monde très marginal des relations homosexuelles on puisse en tirer des généralités. Oui une homophobie ambiante me paraît très hypothétique ...
Ne pas apprécier les exubérances scabreuses de la Gay Pride ne veut pas dire que l’on soit homophobe, on peut juste trouver que c’est nul et lourdingue graaaaave ce genre de manif ...