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Commentaire de Analis

sur Le débarquement du 6 juin 1944 du mythe d'aujourd'hui à la réalité historique [Annie Lacroix-Riz]


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Analis 5 juin 2014 16:23

Je pense que le livre de Souvorov a mis le doigt sur quelque chose de crucial ; la politique à long terme de l’URSS était de mettre la main sur l’Europe, le pacte germano-soviétique était destinbé à gagner du temps en répanadnt la guerre à l’Ouest tout en assurant la paix en Russie. Les soviétiques ont alors préparé leur armée dans une direction clairement offensive, qui ne laisse guère de doutes sur leurs intentions. Il ne faut pas de plus oublier que les intentions de Hitler à long terme vis-à-vis de la Russie étaient connues, et qu’ils n’allaient pas rester ainsi les bras croisés en attendant. Quant aux échecs en Finlande, ils s’expliquaient par les conditions locales et un manque d’adaptation tactique, que les stratèges soviétiques analysaient afin de ne pas renouveler les mêmes erreurs.

Néanmoins, je pense que Souvorov s’emballe un peu quand il affirme que l’assaut soviétique était planifié pour juillet 1941. Comme le note bourrico6, le réarmement soviétique était alors seulement en cours, les groupes d’armée que les soviétiques étaient en train de déployer étaient encore très incomplets (comme Souvorov le reconnaît d’ailleurs lui-même). Pour le printemps 1942, ils auraient pu par contre se permettre tout ce qu’ils voulaient. Il est en plus certain que le coût du déploiement ne leur permettait guère d’attendre, comme le fait que la guerre pouvait très bien s’arrêter à l’Ouest, les laissant gros jean comme devant face à une Allemagne surpuissante.

En fait, on a eu droit à un jeu de dupes réciproque. Hitler se rendant compte qu’il avait été joué, et devant se décider à mener une guerre sur deux fronts qu’il avait pourtant toujours dénoncée comme suicidaire (et encore n’avait-il perçu que l’attaque à venir sur la Roumanie, le déploiement progressif de l’Armée Rouge plus ou nord lui ayant échappé). Tandis que Staline, en raison de l’ampleur innattendue de la déroute française, a du se résoudre à accélérer son programme d’armement bien plus vite qu’il ne l’escomptait (mais ce ne fut pas assez). On sait cependant maintenant que Moscou était en effet protégée efficacement.


Pour ce qui est de l’aide états-unienne à l’URSS, elle fut en effet essentielle. Les nouvelles archives, loin de diminuer cette croyance classique, l’ont au contraire renforcée. Ainsi, il est maintenant établi que les offensives soviétiques de 1944 furent grandement facilitées par la fourniture de camions à plusieurs essieux moteurs, capables de se déplacer sur des terrains meubles et marécageux, ce qui surprit les allemands.


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