Vous dépeignez le présent comme vous le voyez, mais je doute que votre vision soit la seule possible. D’ailleurs j’ai une autre vision que vous, ce qui prouve que sur le plan théorique vous ne détenez pas de vérité unique et absolue.
D’abord je ne justifie pas toutes les expériences sociétales, il y en a même que je continue à mettre en débat contradictoire, comme la GPA, voire la PMA. Je suis au contraire très sensible et attentif à la sagesse des siècles. Je suis paradoxalement conservateur-progressiste. Mais je refuse de taire les débats et de les enterrer sous le confort des jugements rapides et des stigmatisations. La crise française est entre autres une crise de la libre parole, que l’on a enfermée depuis au moins 30 ans. N’en rajoutez pas, de grâce. Le libéralisme est donc à réfléchir et à réinventer, et non pas à prendre ou à laisser. Il doit encore se réinventer et trouver un équilibre entre la liberté et l’encadrement des activités.
Une chose cependant est pour moi certaine : le libéralisme n’a rien à voir avec les cruautés du XXe siècle. Nazisme, fascisme, stalinisme, étaient tout sauf du libéralisme. C’était de l’hyper-centralisme. Et puis le XXe siècle a eu des antécédents : l’empire de Gengis Kahn a tué tout ce qui se trouvait sur son chemin entre la Mongolie, l’Asie mineure, le Moyen-Orient et le Bosphore. C’était au XIIe siècle. Un exemple parmi d’autres. Les Assyriens n’étaient pas mal non plus.
Je balaie les arguments qui n’en sont pas. Je suis exigeant dans le débat, et ici rien n’est de nature à compléter mon article - qui est d’ailleurs plutôt une réflexion ouverte qu’une position tranchée. C’est ma forme de sagesse. Celle que vous invoquez, "consiste à observer que lorsqu’un même mot
couvre un bienfait et son contraire, les intentions les plus perverses
ne tardent pas à faire la loi !", vous ne semblez pas la pratiquer puisque votre propos est univoque.
Et dire que l’eugénisme n’a pas été tenté me paraît erroné, comme je le suggère dans mon article. A moins que vous n’ayez une autre définition de l’eugénisme que celle que je propose, et qu’il ne s’agisse que d’un malentendu. Mais en tous cas, il n’y a pas pour moi de débat interdit. Je me méfie infiniment des débats interdits. Ce sont eux qui font mûrir souterrainement les extrémismes les plus dangereux. La France devrait être bien placée pour le savoir, non ?