Hé bé… j’en ai connu qui s’écoutaient parler.
Il y en a manifestement qui se regardent écrire. Sur cet interminable et filandreux gloubiboulga je me bornerai à une observation : l’évocation du cas autrichien remonté jusqu’à la CEDH témoigne d’une malhonnêteté insigne et d’une nette propension à la déformation.
L’imputation d’homophobie s’adressait, en ce cas d’espèce, non au père — quoi qu’en pense notre polygraphe azimuté — mais à l’état autrichien.
En effet, si — au lieu d’un couple de femmes — il se fût agi d’un couple hétérosexuel non marié, la justice autrichienne aurait pu permettre l’adoption de l’enfant par le nouveau compagnon de la mère. Or elle a renoncé même à examiner l’affaire eu égard à la composition (deux femmes) du couple requérant.
Il s’agit donc bien — très exactement, si les mots ont encore un sens — d’un cas caractérisé d’homophobie institutionnelle…
Et je cite le
§ 125 de l’arrêt :
« Si la demande d’adoption introduite par
les première et troisième requérantes
avait été présentée par un couple
hétérosexuel non marié, les tribunaux
n’auraient pas pu lui opposer une fin de
non-recevoir.
Ils auraient au contraire
été tenus de vérifier, conformément à
l’article 180a du code civil, si cette
adoption répondait à l’intérêt du
deuxième requérant [i. e. l’enfant].
Et si le père de l’enfant avait refusé de
consentir à l’adoption, ils auraient dû
rechercher s’il existait des circonstances
exceptionnelles justifiant qu’ils passent
outre à ce refus comme le leur permettait
l’article 181 § 3 du code civil (pour un
exemple d’application de cette procédure,
voir l’arrêt Eski, précité, §§ 39‐42,
rendu dans une affaire où était en cause
une adoption coparentale par un couple
hétérosexuel marié et dans laquelle les
juridictions autrichiennes avaient
longuement analysé cette question en
mettant en balance les intérêts de toutes
les personnes concernées – ceux du couple,
ceux de l’enfant et ceux de son père
biologique – après avoir dûment entendu
chacune d’elles et établi les faits
pertinents). »
Relisez bien la dernière phrase, elle vaut son pesant d’or, et jette une lumière crue sur ce qu’est la pratique banale de l’adoption au sein de couples de sexes opposés !