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Commentaire de Vipère

sur La quête du sens dans un monde à la dérive


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Vipère Vipère 19 juin 2014 12:58


Leibniz, se posa cette question le premier, en 1740, reprise par de nombreux scientifiques et philosophes et le commun des mortels tel que vous et moi ....

Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?, Leibniz

15 juillet 2009

La question qui se pose ici est une question fondamentale. Elle est posée pour la première fois par Leibniz, en 1740[1]. Il se demande pourquoi y a-t-il un monde alors qu’il ne pourrait très bien ne rien avoir à sa place. Il interroge l’énigme de l’être : comment se fait-il qu’il existe des choses alors qu’il serait bien plus simple qu’il n’existe rien du tout dans ce monde ?

Cette question, bien qu’elle puisse paraître d’une naïveté enfantine, est fondamentale. Elle est la première question à laquelle chacun devrait être confronté : pourquoi l’être ? pourquoi existe-t-il de l’être à la place du vide ou du néant ? Cette question est à la base de notre compréhension du monde. Elle est première et de celle-ci découle bien d’autres questions, sur le sens de la vie, sur la manière de se comporter, sur la compréhension du monde...

Puisque cette question est au fondement de notre vision du monde, puisqu’elle cherche les principes qui lui donnent vie, cette question est indéniablement de nature métaphysique. Dès lors, il n’est pas étonnant que la réponse de Leibniz fasse intervenir l’Etre suprême, Dieu, et reprenne l’articulation de la métaphysique exposée pour la première fois par Aristote.

L’analyse que Leibniz donne va lui permettre de formuler une réponse à cette question d’apparence insoluble. Le présupposé sous-jacent à cette question est qu’il existe des choses. Il y a des choses et elles ont de l’être, tandis que le néant absolu n’est pas de ce monde. Or s’il y a des choses, au lieu d’un « rien » plus facile, plus évident, il doit bien y avoir à cela une raison. Cette raison, même si elle est inaccessible, doit être cherchée le plus en amont possible de l’existence des choses, à leur origine. Pourquoi y a-t-il eu création à un moment donné ? Tout naturellement Leibniz en vient donc à parler de Dieu. S’il y a des choses, il faut qu’il y ait une raison ; et cette raison se trouve en Dieu, le créateur.

Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Demandez-le à Dieu, celui qui, selon toute vraisemblance, a créé les choses existantes, celui qui a donné l’être du monde. Et Dieu existe forcément puisqu’il y a des choses dans le monde. L’existence de celles-ci rend évident l’existence de Dieu, puisqu’il faut donner une raison à leur existence. Si Dieu n’était pas là, elles n’existeraient pas, puiqu’il n’y aurait aucune raison pour les justifier.

Cette interrogation, Leibniz la fait suivre d’une seconde : pourquoi le monde est-il ainsi et pas autrement ?[2] Quelle est la raison qui rend les choses telles qu’elles sont, et pourquoi ne sont-elles pas autrement ? Fort de l’idée que Dieu existe, qu’il est l’être suprême, et par conséquent l’être le plus parfait, Leibniz assure que le monde est ainsi fait parce que Dieu, dans son infinie bonté, a choisi le monde le plus parfait pour sa création, le meilleur des mondes possibles.

Notes

[1] LEIBNIZ G., Principes de la nature et de la grâce fondés en raison, 1740.

[2] LEIBNIZ G., Monadologie, in Discours de métaphysique suivi de Monadologie et autres


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