Sur le voile, vous êtes un sophiste, Per Plexe. Le fait est que les musulmanes sont voilées, en application du Coran ou de son interprétation, qu’elles le veuillent ou non.
Les occidentales et chrétiennes ne sont jamais voilées en ce sens. Les coiffes traditionnelles, aristocratiques ou populaires, ont pour but l’élégance, l’affirmation de l’appartenance à une province, voire à un village, ou la protection des cheveux lors des travaux des champs. La coiffe des jours de fêtes, où les hommes et les femmes dansent entre eux, est toujours un accessoire qui relève la beauté de la femme, alors que le voile unicolore ou terne, la masque, la soustrait au regard.
Vous auriez pu parler de Saint Paul, qui demandait aux chrétiennes de rester voilées. Il avait raison, en cette fin d’empire romain décadent, il fallait affirmer sa pudeur pour ne pas se retrouver dans les orgies de Néron ou de ses amis. Comme avaient raison les tribus du désert qui voilaient leurs femmes pour éviter qu’elles n’attirent la convoitise lors des razzias.
Mais dans un pays calme, une civilisation ordonnées, y compris le moyen-âge chrétien, les femmes montrent leur visage, se parent, portent des bijoux, dansent avec les hommes, inspirent les peintres, les poètes, les écrivains. Le christianisme a donc abandonné le voile, l’Islam, non.
Votre sophisme consiste à mettre sur le même plan le foulard Hermès et le chiffon grisâtre que trop de femmes portent sur la tête aujourd’hui dans le métro. L’un est fait pour être beau, l’autre pour être laid.