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Commentaire de Darkhaiker

sur Réponse non-violente à l'article « La quête du sens dans un monde à la dérive » de Kookaburra, AgoraVox, 19 juin 2014


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Darkhaiker Darkhaiker 23 juin 2014 22:32

http://www.youtube.com/watch?v=1m5O...

La caméra montre que le pigeon ne cherche pas le plaisir mais qu’il le trouve comme il peut. Qui peut affirmer qu’il ne compense pas ? Et qu’il ne préférerait pas « un partenaire » bien vivant et frétillant pour donner un peu plus de sens à une vie sûrement très durement absurde ?


Même si à l’arrivée tout finit dans tout, comment confondre automatisme vital à vide et quête socio-pathologique du plaisir ? Pavlovisme biologique et construction sociale du plaisir par justification scientifique de ce plaisir comme destination universelle dogmatiquement supposée de nos pulsions. Où est le lien entre le social et le biologique ? Vaporisé par un décret de loi voté dans une scientifique nuit des long-couteaux ?


Le plaisir n’est qu’un élément, devenant vital et mécaniquement central quand tout le reste a disparu. Nous savons que la fornication était générale et aléatoire dans les prisons avant passage à la guillotine. Elle ne faisait que boucher un trou d’angoisse, rien de plus. Un pendu de frais se trouve en érection, un peu comme l’homme qui se réveille avec une vessie pleine au petit matin...avant exécution ou pas.


Quelle conclusion tirez-vous du fait que les détenus les plus désespérés ou les plus « vifs » de nos républicaines prisons se masturbent souvent à mort ? Que la soit-disant recherche du plaisir est plus forte que le néant ? On connaît aussi les moeurs des rats dans leurs trous (…), celles des singes – nos frères si proches – derrière leurs barreaux (…) Ne voyez-vous pas l’angoisse et ce qui la fait l’instant d’un éclair, illusoirement oublier ? Ce sexe-là n’est que le cache-sexe de la pire des misères qui n’est pas d’abord sexuelle, évidemment.


Tellement de monde cherche plus « par tous les bouts » à fuir l’ennui de ne pas vivre, qu’à trouver le si précieux nirvana d’une « fonction de l’orgasme » dont la mystique progressiste sexuelle a fait tant de viagristes intellectuels. Croyez-vous que la sexualité soit un jeu de hasard dans un monde truqué ? Que faites-vous du lien entre la mort et la sexualité, pas mythologique ou psychanalytique, non – le vrai, celui dont parlent les poètes depuis la nuit des temps jusqu’aux squelettiques « rappistes » de nos belles banlieues ?


Ce n’est pas parce qu’il existe une sexualité qui est une négation de la négation (supposée) que celle-ci est vraie ou positive, elle n’est malade que du mal qui la nie et la dégrade. Le sens de cette sexualité me fait penser à ces canards sans tête courant proprement dans leur propre néant de décapitation. Je ne crois pas que la castration sociale liée plaisir psychologique soit un spectacle tellement « excitant » ni « exemplaire » ou « probant » de quoi que ce soit de « sensé ». Le « sens » ne serait pas perdu en dessous de la ceinture ? La Bonne Nouvelle ! La belle mystique de trottoir ! Surtout ça rapporte... pour le P.I.B final.


Il existe bien sûr un plaisir qui n’a rien à voir avec tout ça mais pourquoi l’appelons nous ainsi ? Pour l’assimiler, l’intégrer, le « naturaliser » comme on empaille des volatiles rares ou des bêtes sauvages féroces mais « excitantes » ? La meilleure preuve de l’inanité réelle du plaisir socio-construit restera notre façon débile de le définir comme absence de souffrance. La notion a été tirée d’un proverbe d’esclavagiste arabe ou yankee ou (…) ou elle vient de chez le grand frère expérimental Pavlov ? Ou des camps de la mort et de leurs bons docteurs ?


La dessus, pour ne pas désespérer certains survivants de chez Renault, on peut dire que Bouddha a tout dit depuis longtemps : tout ceci n’a rien à voir avec « la vraie vie » dont la jouissance est pure liberté d’être ce que l’on est dans l’impensé et l’impensable. Mais tout le monde se fout, surtout en usine moderne, de ses « conclusions objectives », qui ne sont que des vérités « livresques ».


Cependant et pour en finir, il faut dire une fois pour toute que sans les livres nous serions depuis longtemps des robots, comme dans ces usines modèles. Et que ceux qui prétendent invalider un contenu en jugeant un contenant prétendent que l’habit ferait le moine pour tout ce qui ne serait pas livre. Sans aller jusqu’à Farenheit 451, on ne devrait pas oublier, emporté par l’ivresse révolutionnaire hédoniste d’une science sans conscience, l’époque pas si lointaine où un ordre noir brûlait les livres. Mais j’ai déjà parlé de cet « ordre » d’idées dans l’article.


Très cordialement.


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