http://www.youtube.com/watch?v=1m5O...
La caméra montre que le
pigeon ne cherche pas le plaisir mais qu’il le trouve comme il peut.
Qui peut affirmer qu’il ne compense pas ? Et qu’il ne
préférerait pas « un partenaire » bien vivant et
frétillant pour donner un peu plus de sens à une vie sûrement très
durement absurde ?
Même si à l’arrivée
tout finit dans tout, comment confondre automatisme vital à vide et
quête socio-pathologique du plaisir ? Pavlovisme biologique et
construction sociale du plaisir par justification scientifique de ce
plaisir comme destination universelle dogmatiquement supposée de nos
pulsions. Où est le lien entre le social et le biologique ?
Vaporisé par un décret de loi voté dans une scientifique nuit des
long-couteaux ?
Le plaisir n’est qu’un
élément, devenant vital et mécaniquement central quand tout le
reste a disparu. Nous savons que la fornication était générale et
aléatoire dans les prisons avant passage à la guillotine. Elle ne
faisait que boucher un trou d’angoisse, rien de plus. Un pendu de
frais se trouve en érection, un peu comme l’homme qui se réveille
avec une vessie pleine au petit matin...avant exécution ou pas.
Quelle conclusion
tirez-vous du fait que les détenus les plus désespérés ou les
plus « vifs » de nos républicaines prisons se
masturbent souvent à mort ? Que la soit-disant recherche du
plaisir est plus forte que le néant ? On connaît aussi les
moeurs des rats dans leurs trous (…), celles des singes – nos
frères si proches – derrière leurs barreaux (…) Ne voyez-vous
pas l’angoisse et ce qui la fait l’instant d’un éclair,
illusoirement oublier ? Ce sexe-là n’est que le cache-sexe de
la pire des misères qui n’est pas d’abord sexuelle, évidemment.
Tellement de monde
cherche plus « par tous les bouts » à fuir l’ennui de ne
pas vivre, qu’à trouver le si précieux nirvana d’une « fonction
de l’orgasme » dont la mystique progressiste sexuelle a fait
tant de viagristes intellectuels. Croyez-vous que la sexualité soit
un jeu de hasard dans un monde truqué ? Que faites-vous du lien
entre la mort et la sexualité, pas mythologique ou psychanalytique,
non – le vrai, celui dont parlent les poètes depuis la nuit des
temps jusqu’aux squelettiques « rappistes » de nos belles
banlieues ?
Ce n’est pas parce qu’il
existe une sexualité qui est une négation de la négation
(supposée) que celle-ci est vraie ou positive, elle n’est malade que
du mal qui la nie et la dégrade. Le sens de cette sexualité me fait
penser à ces canards sans tête courant proprement dans leur propre
néant de décapitation. Je ne crois pas que la castration sociale
liée plaisir psychologique soit un spectacle tellement « excitant »
ni « exemplaire » ou « probant » de quoi que
ce soit de « sensé ». Le « sens » ne serait
pas perdu en dessous de la ceinture ? La Bonne Nouvelle !
La belle mystique de trottoir ! Surtout ça rapporte... pour le
P.I.B final.
Il existe bien sûr un
plaisir qui n’a rien à voir avec tout ça mais pourquoi l’appelons
nous ainsi ? Pour l’assimiler, l’intégrer, le « naturaliser »
comme on empaille des volatiles rares ou des bêtes sauvages
féroces mais « excitantes » ? La meilleure preuve
de l’inanité réelle du plaisir socio-construit restera notre façon
débile de le définir comme absence de souffrance. La notion a été
tirée d’un proverbe d’esclavagiste arabe ou yankee ou (…) ou
elle vient de chez le grand frère expérimental Pavlov ? Ou des
camps de la mort et de leurs bons docteurs ?
La dessus, pour ne pas
désespérer certains survivants de chez Renault, on peut dire que
Bouddha a tout dit depuis longtemps : tout ceci n’a rien à voir
avec « la vraie vie » dont la jouissance est pure liberté
d’être ce que l’on est dans l’impensé et l’impensable. Mais tout le
monde se fout, surtout en usine moderne, de ses « conclusions
objectives », qui ne sont que des vérités « livresques ».
Cependant et pour en
finir, il faut dire une fois pour toute que sans les livres nous
serions depuis longtemps des robots, comme dans ces usines modèles.
Et que ceux qui prétendent invalider un contenu en jugeant un
contenant prétendent que l’habit ferait le moine pour tout ce qui ne
serait pas livre. Sans aller jusqu’à Farenheit 451, on ne devrait
pas oublier, emporté par l’ivresse révolutionnaire hédoniste d’une
science sans conscience, l’époque pas si lointaine où un ordre noir
brûlait les livres. Mais j’ai déjà parlé de cet « ordre »
d’idées dans l’article.
Très cordialement.