Non, non, NON !!!
Pas de légalisation de l’euthanasie.
Vous voyez à quel point les gens de ce pays sont manipulés, orientés : deux faits divers (certes terribles pour les proches) font le buzz et on va pondre une loi à la va-vite, dont certains attendaient secrètement l’avènement pour je ne sais quelles raisons, mais pas celles évoquées comme « dignité », « mourir dignement », « volonté du malade », etc.
Il n’y a aucune « dignité » à être malade, à souffrir, à faire sous soi. Il n’y a pas beaucoup de dignité à mourir (sauf peut-être sur les champs de bataille).
Seriez-vous celui ou celle qui ferait la piqûre ? Celui ou celle qui couperait l’appareil qui maintient l’étincelle de vie ? En seriez-vous capable ? Alors, pourquoi se décharger sur un soignant, un médecin, parce que la loi l’y oblige si le patient en a fait la demande ?
Et puis songez à toutes les dérives que cette loi pourrait occasionner...
Si la personne que l’on aime souffre, nous souffrons avec elle, pas la peine de se voiler la face. Puis il y a des moyens pour calmer cette souffrance et justement la laisser « mourir dans la dignité » sans souffrir.
Si la personne que l’on aime ne souffre pas, qu’elle est inconsciente, voire un légume sur un matelas, aurez-vous le cran de débrancher l’appareil ?
Si oui, c’est que vous ne l’aimez pas et que vous voulez vous consacrer à autre chose qu’à la soigner et à l’assister...
Faire une loi, c’est offrir un cadre à des sentiments, des impressions, des souffrances et des désirs qui n’ont rien à voir avec la raison d’état et la politique.
Faire une loi, c’est « normaliser » une chose qui nous tient aux tripes et que chacun vit différemment, mais odieusement : la mort d’un proche que l’on aime.
Pardonnez ma véhémence, je n’arrive pas à comprendre comment certaines personnes peuvent parler de « mourir dans la dignité » alors que le geste qui amène la mort est voulu, décidé, « légalisé ».