Rounga,
Je ne parlais pas d’une immortalité humaine, mais de l’immortalité d’une pensée dont le support cesserait d’être biologique, d’où mon allusion, à la fin, au transhumanisme. Certains biologistes considèrent qu’on pourrait prolonger de quelques centaines d’années la vie humaine. Ce serait toujours bon à prendre, et je ne cracherais pas là-dessus, mais l’avenir de l’homme, soyons un peu sérieux, c’est la machine pensante ; on devrait voir ça avant la fin de ce siècle, et sa mémoire est déjà parfaitement constituée : c’est l’Internet. L’intelligence humaine n’a pas sensiblement progressé depuis la construction des pyramides, et l’annonce hier de la restauration d’un Califat au Moyen-Orient en serait au besoin une preuve des plus éloquentes. Un système intelligent global, à l’échelle de la planète, en revanche, serait amené à se complexifier en permanence, et selon une progression voisine de celle de la loi de Moore. S’il reste des êtres humains dans un ou deux siècles, il n’y a aucune raison d’imaginer qu’ils seront en butte à l’hostilité des méchants « robots » imaginés par les paranoïaques de la science fiction. Ils seront simplement devenus les animaux de compagnie d’un système plus intelligent qu’eux et qui les aura depuis longtemps dépassés.