"Quel avantage tirerai-je de savoir qu’il y a une machine un million de
fois plus intelligente que moi ? Je conçois qu’on atteint une forme
d’immortalité en transmettant des pensées et des idées qui nous
survivront, mais ça ne règle pas la question de la mort personnelle."
Rounga
Je suis bien d’accord avec vous sur ce point : en tant qu’individu mortel, ça me fait en effet une belle jambe ! Mais ça change tout de même la représentation qu’on peut se faire d’un monde actuel enlisé dans des problématiques du moyen-âge et condamné de toute façon, à moyenne échéance, à disparaître avec ses religions archaïques et ses fantasmes ridicules. Les obsessions paranoïaques des écologistes, par exemple, qui veulent ménager pour des millénaires la planète et le bonheur d’un Homme qui devait rester éternellement ce qu’il a toujours été, apparaissent pour ce qu’elles sont : de simples délires passéistes et fascisants, déconnectés de toute vision réaliste de l’état des choses et de leur devenir.
Le cinéma de science fiction a le mérite d’ouvrir un peu le champ de l’imaginaire et des possibles, mais souvent à partir d’idées assez simples et très fausses. Zardoz, que vous évoquiez et que j’ai revu il y a quelques mois, est un bon film, mais qui parle plus des années 70 que de ce qui nous attend. Je n’ai pas vu le film plus récent que vous évoquez ; je le verrai probablement un jour, mais le cinéma est un divertissement, rien de plus, et ne permet guère de penser ces sortes de questions.