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Commentaire de Jean-Paul Foscarvel

sur Institutrice assassinée dans une école ZEP d'Albi


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Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 6 juillet 2014 15:02

Dans ce drame épouvantable, comme dans d’autres en ce moment, dans la déviation progressive de l’école, je n’y vois pas le résultat de l’immigration, mais celui de l’hyperlibéralisme.

Si l’école est un service, les parents des clients, les professeurs sont des prestataires de service qui doivent apporter à l’enfant du client une prestation correcte. Et que demande le client ? Des bons résultats bien entendu.

Dans cette conception, les mauvais résultats ne sont ni la faute de l’enfant, petit génie potentiel frustré par les professeurs, ni celui des parents, qui comme client du service ont tous les droits, mais uniquement celle du professeur qui a été incapable de fournir à l’heure les résultats attendus de lui.

En appliquant la logique entrepreneuriale à l’école, on oublie que les résultats sont le travail de l’élève, celui des parents qui doivent le soutenir et le réprimander au besoin, celui d’une société qui cherche à transmettre des connaissances aux générations suivantes.

S’il s’agit de transmettre des connaissance, alors le seul en état de juger cette transmission est le professeur dans le cadre d’une institution respectée, qui s’assure de la qualité des dits professeurs en leur assurant un salaire décent et une formation adéquate et renouvelée.

Les prestataires de service que sont devenus les professeurs ne sont ni respectés, ni assurés d’une reconnaissance (notamment par le salaire). Ils sont en train de devenir les parais d’une société qui a oublié les fondements d’un avenir possible, fondements qui passent par la connaissance approfondie, rationnelle, partagée, dans un dialogue maître élève où l’apothéose de la transmission réside dans le dépassement du maître par l’élève.

Nous en sommes loin, c’est regrettable, mais c’est voulu. La casse de l’éducation nationale est aussi un choix politique, celui de préférer des générations de zombis incultes, mais manipulables, à des citoyens conscients, éduqués, autonomes mais critiques.

Quelque part, entre une jeunesse ignorante, délinquante et droguée et une autre consciente, instruite et critique jusqu’à pouvoir devenir révolutionnaire, les hommes politiques, pour leur tranquillité immédiate, ont préféré la première solution, mais cela a des conséquences aujourd’hui tragiques.


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