Merci Gollum pour votre soutien, qui vous a valu deux « moins » en à peine une minute ! J’espère cependant plus faire un scandale qu’un bide, ce serait plus satisfaisant.
Une précision cependant : je ne suis pas aussi tranché que vous sur la question de l’exotérique. A mon avis, l’ésotérisme se trouve au coeur de l’exotérisme, bien visible, en évidence, mais à un tel point qu’on ne le voit pas. Il « crève les yeux ». L’ésotérisme n’est pas qu’une question d’initiation, car des pratiquants totalement sincères et perspicaces de l’exotérisme peuvent parvenir au degré ésotérique, bien mieux que d’autres « initiés ». L’exemple qui me vient en tête est celui de Houei-Neng, qui gagna la place de successeur du patriarche mourant du zen. Le moine du temple qui était le favori pour la succession avait inscrit au mur le poème suivant :
« Le corps est l’arbre de l’illumination (bodhi),
Et l’esprit est comme un miroir clair.
Appliquez-vous à l’essuyer sans cesse
Afin que la poussière du monde ne s’y dépose pas »
Et Houei-Neng, qui n’était même pas moine, mais simplement cuisinier au temple, sans instruction, lui a « mis la misère » en affichant, à côté du poème précédent :
« La bodhi ne comporte pas d’arbre
Et le miroir brillant n’a pas de support,
Puisqu’il est toujours pur et immaculé,
Où la poussière du monde pourrait-elle se déposer ? »
J’imagine que vous connaissiez déjà cela, et je raconte l’histoire pour les autres lecteurs, mais là où je voulais en venir, c’est que Houei-Neng n’a pas eu d’initiation particulière, mais il est entré totalement dans le bouddhisme, par la voie exotérique, et il a eu l’Illumination.