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Commentaire de Pierre JC Allard

sur La stratégie américaine pour les nuls


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Pierre JC Allard Pierre JC Allard 8 juillet 2014 14:37

@ Eric


Votre commentaire, très riche, devrait, je crois être présenté sous forme d’un article, ce qui permettrait de diffuser une problématique que je crois que nous partageons. Nos opinions qui divergent sont un détail à coté de l’essentiel qui est de l’aborder avec lucidité


Les mêmes causes ont elles les mêmes effets ? les mêmes mots le même sens dans des bouches différentes ? Les mêmes analyses et préconisations les mêmes résultats une fois mises en pratique ? Dans le monde enchanté de la politique en général et de l’alterpolitique en particulier, c’est difficile a dire.


D’accord avec vous ; nous sommes dans le domaine du subjectif , lequel ne s’ancre à la réalité qu’aux charnières consensuelles dont nous convenons. 


On peut discuter de chaque point de ce raisonnement.


OUI.


Il n’est sans doute pas mauvais de rappeler que c’est exactement l’analyse de la politique internationale en général et celle des Etats-unis en particulier du NSDAP dans les années 30.
Saviez vous que ce partis était l’inventeur du terme « le système » avec exactement le même contenu ? (Voir dans les mémoires d’Albert Speer par exemple).


Je ne l’ai pas lu, mais ça me semble logique : je crois que c’est le mot adéquat. Je n’en suis pas surpris, mais la concordance n’est pas dans sur les questions posées - ni surtout sur les solutions  ! - Mais dans la similitude des MOYENS qui risquent de s’imposer quand seul un fanatisme aveugle peut générer chez David la force d’affronter Goliath. j’ai dit récemment que nous allons vers une situation où nous ne pourrons plus choisir dans l’immédiat qu’ entre le fascisme et et l’anarchie


En revanche, et pour une fois, il y a la une différence très nette entre socialisme international et national. L’union soviétique a toujours eu une vision beaucoup plus réaliste de la politique internationale, faite de rapports de force, de hasards, de nécessités, et surtout de beaucoup d’indifférence. 


 Il est dans la nature du marxismee de se vouloir « réaliste » , mais je crois que c’est au contraire son utopisme qui en est la force ; je vois le communisme comme la dernière mouture de l’idéal christique... et je ne le donne pas pour battu...


La première caractéristiques des démocraties dans ce domaine,c’est qu’il n’est jamais une priorité. Les enjeux intérieurs pèsent beaucoup plus sur les élections. C’est vrai en politique mais aussi en économie.

Tiens, un bon exemple, le Viet Nam : Les ricains avaient les moyens de gagner militairement. Il en étaient au bord. Ils auraient eu un avantage géopolitique, stratégique, économique, symbolique et moral a poursuivre un effort au fond assez mineur pour eux. Il n’y a qu’a comparer a la Corée. Le Viet Nam, c’est la Corée avec moins d’aide soviétique et les millions de volontaires chinois en moins. Juste, ils ont eu la flemme et pas envie de perdre des élections a quelques voix prêt pour la beauté des yeux de quelques vietnamiens.


C’est bien dans l’opinion publique que s’est perdue la guerre du Vietnam pour les Américains, mais je ne crois pas qu’ils auraient pu la gagner.  On passait à une nouvelle conception de la guerre - qui prévaut maintenez partout - et le « Gros » est en position de faiblesse,... l’Afghanistan en fait la preuve 

http://nouvellesociete.wordpress.com/2008/03/12/166-extra-la-guerre-est-finie/


Comme le montre très bien Todd, le pétrole moyen oriental approvisionne le Japon et l’Europe. C’est encore plus vrai depuis qu’il y a le gaz de schiste. Aussi centrale que soit cette matière première, elle représente quand même une goutte d’eau dans les PIB mondiaux et en particulier dans les pays développés. L’expérience général, c’est qu’en temps de paix, on peut l’acheter a n’importe quel régime, même hostile, aux prix du marché, et que ce prix est d’autant plus bas qu’il y a la paix.


Le gaz de schiste - qui change toute la donne - exige un plus long développement que ce que nous pourrions y consacrer ici


Une autre vérité permanente, est que si système il y a, il gagne globalement d’autant plus d’argent qu’il a affaire a des pays démocratiques ou au moins stable, industrialises, en paix. L’idée d’un « système’ assez fragile, pour favoriser, ou laisser s’installer de l’instabilité au détriment de l’ensemble de ses acteurs et aux bénéfice de quelques rares condottieri des affaires, profitant de situation de conflit, est contradictoire avec celle de sa puissance et de son machiavélisme supposée.


La zizanie est la pour permette la prise de contrôle ; quand c’est chose faite, le dossier passe à la gestion qutoidienne et on souhaite, au contraire, une absence TOTALE de conscience politique. Comme aux USA, où on oppose deux (2) partis qui sont d’accord et où on ne discute que de la distribution des dépouilles


Une analyse, parce qu’elle fut fasciste est elle nécessairement mauvaise ? Ce serait trop manichéen. ...

Cependant, vous admettez vous même faire partie de gens qui ont le même, et c’est vous qui employez le mot, »préjugé anti système« . Et déjà, j’hésite face au nombre de parenthèses qui seraient nécessaires. Disons que le régime politique évoqué ci-dessus et porteur de ces concepts, a force d’avoir des préjugés sur un peu tout, cela ne s’est pas trop bien terminé. Peut être au minimum une incitation a plus de »jugé« et moins de »préjugé« ?

Je me joins è vous pour souhaiter plus de « jugé »... mais je ne crois pas que demain sera la veille...à

Il est un fait que l’enthousiasme massif lors de l’intervention en Libye, contre celle en Syrie, ou les positions sur le conflit en Crimée, fut dans les trois cas fondé sur une parfaite ignorance des réalités locales. Dans les trois cas, il y a avait les mêmes ressources internet pour se faire une idée a soi, éventuellement modérée,ou avoir du mal a trancher.

C’est bien mon argumentaire : c’est la weltanschaung de la société des lecteurs qui a changé et je ne pense pas qu’on reviendra en arrière.

Ainsi, les »alter préjugé-istes", apparaissent bien a l’image de leurs états. Leurs position internationales sont surdéterminés par les enjeux nationaux. La question est moins celle de l’utilité ou de l’inutilité d’une intervention extérieure que celle du jugement que l’on porte sur les États Unis, dans un contexte de politique intérieur.

C’est tellement vrai que ce sont souvent les mêmes qui leur reprochent d’aller, ou pas du reste, au Kossovo ou en Irak, hier ou aujourd’hui, et de ne rien faire au Ruanda ou en Somalie...


Tout à fait d’accord


PJCA



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