« Ils sont là corps à corps, voilà longtemps que leurs chevaux sont morts... »
Du combat épique entre Jehan et Desmostène, on se rend compte
Combien les échanges sur l’éducation nationale nous ramène plus au quaternaire
Qu’au parallélépipède, au cercle, à ces lois splendides qui présidaient à notre éducation
Pourvue d’un robinet qui coulait, afin de nous apprendre que dans la vie
rien ne coulait de source ! Et même celles de la Loire du haut du gerbier des joncs,
était revendiquée par deux propriétaires sourcilleux !
Pourtant je me faisais bien chier, près du radiateur, et seuls quelques enseignants bénis de dieux parvenaient à m’arracher à mes bâillements.
Longtemps j’ai fait des rêves incandescents, et indignes, au sujet de cette école !
Qu’elle brûla pendant les vacances, et que monsieur Vidal, cet instituteur maudit, qui revenait d’Algérie, serait malade, ou même pire.
La première chose que je regardais en arrivant dans la rue de l’école, c’est si sa Simca aronde P60 était garée.
J’aurais bien voulu que ce type se tape un platane !
J’avais huit ans.
C’est vrai, je ne devrais pas confesser pareille chose alors que cette pauvre institutrice a été tuée par une démente.
J’aurais été franchement effondrée si cela était arrivé à Mademoiselle Latimier, qui était douce comme un savon « Monsavon », et pratiquait la méthode Freinet !
Pour nous punir, mademoiselle Freinet nous faisait nous accroupir sous son bureau ! Moi, je ne trouvais pas que c’était une punition !
Monsieur Vidal, et monsieur Couturier pratiquait eux la méthode dite, « de châtiments corporels », je vous laisse imaginer la terreur des enfants, en particulier celle de ses boucs émissaires préférés.....
Je vous hais toujours autant par delà les années, messieurs Vidal et Couturier.
Beaucoup de professeurs ici, qui ont vécu une scolarité harmonieuse, comme celle de beaucoup de mes amis. Pour moi, ça n’a pas été le cas.
Une véritable guerre de 14, avec de temps à autre un armistice.
Souvent je pense à Madame Latimier, je pense qu’elle m’a sauvé !
C’est que je l’avais eu au CP, et je pense qu’elle m’a donné une force et une assurance que les autres n’ont pas réussir à détruire !
C’est peut être pour ça que j’ai finalement bossé dans le soin.
Décabosser les ailes, parler avec les gens.
On ne fait jamais les choses par hasard, sauf peut être sûrement messieurs Vidal et Couturier !