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Commentaire de Hervé Hum

sur Retour à la croissance par la loi - Vérité


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Hervé Hum Hervé Hum 9 juillet 2014 14:08

Bonjour M Alain Souloumiac,

vous avez donc décidez de jouer le jeu du débat contradictoire, j’espère que nous apprendrons quelque chose l’un de l’autre, de manière à le rentabiliser.

Je passerais sur la première partie de votre commentaire car il n’appelle pas de discussion, nous sommes globalement d’accord. Sinon que la nature humaine est surtout limité et conditionné par l’espace et le temps qu’elle se doit de partager, soit en s’associant, soit en se combattant. La gageure paraissant d’arriver à concilier les deux de manière harmonieuse. L’UE prétend y travailler, mais nombreux sont ceux qui le conteste.
Pour votre citation de Stuart Mill, il faut souligner qu’il parle « d’utilité » et non « d’intérêt », ce qui valide sa remarque à mes yeux.

Mais le coeur du débat tourne bien autour de la richesse crée et de sa juste redistribution.

Le format d’un commentaire ne permet pas d’aller au delà de généralités et des défauts qui vont avec, je me contenterai donc de faire de même.

Vous écrivez « Si la richesse créée n’appartient à personne, personne ne pourra être tenu pour responsable. »

Pour ensuite admettre comme Ricardo et Marx, que la richesse crée est le fruit du seul travail humain. Et qui le contesterait ? Pas moi et en fait, aucun travailleur honnête.

Donc, votre supposition est sans fondement, la richesse crée étant l’oeuvre exclusive de l’humain. Il y a donc toujours un responsable humain à la création de richesse.

Vous citez ensuite J Locke disant que « la propriété humaine, c’est ce qui est propre à un être humain » et il a littéralement tout à fait raison, en fait, c’est sa seule véritable propriété, c’est à dire, son corps physique. Au delà, commence la spoliation d’autrui par autrui. Et cette spoliation sera érigé en doctrine, inscrite dans les tables de lois des religions, incarné par la noblesse et les monarchies, pour enfin être reprise et écrite sur les textes des lois fondamentales des républiques modernes. Bref, la propriété est le socle de la quasi totalité des sociétés humaines et celles qui ne l’ont pas appliqués ont été au mieux annexés au pire détruites.

 Vous écrivez "Sous l’empire de cette constitution et de ce traité, cette richesse même si elle est demandée en tout ou partie par la loi n’appartient pas à la collectivité ; sauf dans le cas où est demandée à titre de corvée. La richesse appartient à celui qui la crée. D’où l’importance de l’initiative privée dans nos sociétés occidentales.« 

Ici, nous touchons à un point névralgique.

vous écrivez que la richesse crée n’appartient pas à la collectivité, mais un seul individu dans une société par nature collectivisé et toujours plus technique, peut il se prévaloir de crée de la richesse tout seul ? Ou même un groupe d’individu ? En fait, toute création de richesse s’appuie sur une structure sociale permettant de libérer l’esprit humain pour se dédier à cette création de richesse. Ici, le collectif est fondamental, c’est le socle permettant la création de toute richesse nouvelle. Et plus la société est développé et technique, moins la création de richesse appartient à un individu ou groupe d’intérêts privés.

Autrement dit, sans collectif, l’individualité ne peut s’exprimer pleinement et se retrouve toujours limité aux nécessités d’usages. A l’inverse, sans individualité, le collectif ne peut progresser et reste lui aussi limité aux nécessités d’usages. Il y a donc interdépendance qui fait que toute création de richesse n’appartient pas à un individu seul,parce que cette création dépend de son accueil et récupération par la collectivité..

Pour bien s’en convaincre, il suffit de poser la question suivante,
Quelle est la destination, l’objet de toute création de richesse ?
 Celle ci est rarement destiné au seul usage du créateur, mais essentiellement destiné à l’usage du collectif. C’est d’ailleurs dans ce sens là que la création prend de la valeur, suivant sa récupération par le collectif. S’il n’y a pas récupération, la création reste marginale et ne produit aucun bénéfice supérieur à son seul usage pour son créateur.

Il y a donc bien interdépendance et non dépendance de l’un à l’autre.

C’est la même chose pour l’art, écrit on une chanson, un livre, etc, pour son seul usage ou au contraire, pour la diffuser, la partager. Et écrit on pour »faire de l’argent«  ou bien par passion ? La contrepartie recherché consiste elle à acquérir les moyens de poursuivre son oeuvre, vivre de sa passion ou bien pour »devenir riche«  ?

L’histoire montre que la cupidité et la passion font rarement bon ménage. L’exception et non la règle. Par contre, la cupidité amène des gens dénué de tout talent à s’approprier, récupérer à leur profit le talent d’autrui. L »histoire là aussi parle d’elle même et les exemples fourmilles de ces génies de tous les arts, créant uniquement pour partager et non pour accaparer. Cette dernière n’est pas commandé par une nature humaine dénué de tout altruisme ou générosité, mais par le conditionnement général vers la cupidité comme mode de pensée et but social. La fameuse phrase « si à 50 ans tu n’as pas ta rolex, t’a raté ta vie ».

Mais il est faux de dire que le talent humain à besoin de se sentir propriétaire de sa création pour être motivé. Aujourd’hui, la plupart des créations sont l’oeuvre d’ingénieurs travaillant pour autrui et n’ayant pas ou peu la propriété réelle de leur création. En fait, comme dit plus haut, la plus grande motivation d’un créateur est la récupération de sa création par le collectif, autrement dit, de son utilité. Pour un créateur, la reconnaissance vaut propriété. car l’inverse n’est pas vrai. Encore et toujours, la volonté de propriété est le fait de la cupidité, non de l’acte de création en lui même, mais tout est fait pour y pousser. Ce sont donc les banquiers, les rentiers et les vendeurs de sommeils qui trouvent leur intérêt dans la propriété de la création. Leur intérêt particulier. Un Bill Gate, n’est pas un créateur, mais un excellent vendeur, quel est son mérite personnel dans l’acte de création du logiciel et de l’ordinateur ? Quasiment nul, mais sa récupération et son savoir faire dans la vente, lui ont donnée un avantage sur les créateurs. Là aussi, les logiciels libres montres que l’acte de création n’est pas motivé par la cupidité, mais par la reconnaissance publique, sociale. Ce que vous dites, consiste à renforcer le monopole de ces natures exploiteuses sur la société au détriment de la création, non pas à la combattre et l’éradiquer.

Je n’ai fait ici que contester l’idée que la création de richesse nécessite la propriété du créateur. toutefois, même en postulant qu’elle soit nécessaire, cela invalide le mode de fonctionnement du système économique, qui n’est pas fait pour favoriser la création et les créateurs, mais pour favoriser leur exploitation et leur récupération non par la collectivité, mais par des groupes d’intérêts particuliers, n’ayant pris aucune part active dans la création elle même. Si le but de l’UE était que la création reste propriété du créateur pour la part qu’il lui revient, alors, tout le système de financement des projets devraient être transformés en conséquence. Or, c’est le chemin inverse qui est pris et ce, sous la pression des dirigeants US eux mêmes dirigés par ces exploiteurs du travail et génie humains que sont les banquiers et autres rentiers de l’économie.

Maintenant, expliquer pourquoi ce sont les natures tendance exploiteuses, cupides, immorales qui domine la société, c’est faire de l’histoire et de la psychologie humaine. Ce n’est pas l’objet de ce commentaire.


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