C’est lassant de toujours répéter les mêmes arguments, aussi m’attarderai-je seulement sur l’effondrement des 3 tours du World Trade Center. De façon générale, les deux erreurs les plus graves qu’un scientifique puisse commettre sont le raisonnement à sens unique et le trucage des données. Le NIST a commis les deux. Il n’envisage dans son rapport que le feu et l’impact de l’avion comme causes de l’effondrement, et sélectionne les éléments qui vont dans le sens de cette conclusion pré-établie. Et le NIST « ajuste manuellement », selon ses propres termes, les données afin d’obtenir l’effondrement des tours dans ses modèles informatiques (augmentation de la quantité d’essence, diminution de la résistance de l’acier, et retrait de la protection ignifuge sur l’acier).
Les (mal-nommés)
debunkers pratiquent en général la même erreur de raisonnement que le NIST : ils interprètent les données dans le sens d’une conclusion choisie d’avance. C’est particulièrement criant dans le cas de Jérôme Quirant.
Le (bon) raisonnement scientifique consiste au contraire à rechercher toutes les interprétations possibles et, si plusieurs sont possibles, à justifier en quoi on en retient une plutôt qu’une autre. Ce que n’a pas fait le NIST et ce que les (mal-nommés) debunkers, dans leur écrasante majorité, non plus. En réponse aux éléments factuels troublants soulevés par le Mouvement pour la vérité, les debunkers se contentent souvent de proposer une explication compatible avec la thèse officielle, souvent tirée par les cheveux, voire affirment tout simplement l’inverse sans argumenter. Ils ne réfutent donc pas, selon le sens du mot « réfutation ». Réfuter A, c’est prouver que A est faux. Proposer B, C ou D ne réfute pas A.
Membre du Mouvement pour la vérité depuis 8 ans, j’attends toujours par exemple un contre-argument à l’argument de la
symétrie. Une foule d’images d’immeubles endommagés de façon accidentelle est disponible sur Internet, et chacun peut y vérifier qu’il n’existe pas d’effondrement complet, vertical et symétrique en cas de dommages localisés. Le désordre n’engendre pas l’ordre. Un effondrement symétrique signifie que tous les poteaux de soutien cèdent à la même fraction de seconde. Cela signifie que les poteaux valides cèdent en même temps que les poteaux endommagés. Cela signifie que les poteaux chauds (proches des incendies) cèdent en même temps que les poteaux froids. Cela signifie que les poteaux valides situés à côté de poteaux valides, cèdent en même temps que les poteaux valides situés à côté de poteaux sectionnés. Cela signifie finalement que plus rien n’a d’importance ! C’est absurde. Dans la réalité,
cela n’arrive pas. Des dommages localisés provoquent des effondrements
partiels et localisés (oui, on est tout près d’une lapalissade, là, mais puisqu’il faut répéter les évidences…).
Ce que font les debunkers, en fin de compte, c’est proposer une hypothèse rassurante, une hypothèse qui n’oblige pas à réfléchir, une hypothèse optimiste là où le Mouvement pour la vérité avance au contraire une hypothèse inquiétante. Ce que font les debunkers, c’est donner un prétexte à la paresse. « Puisqu’il y a une hypothèse (fut-elle tirée par les cheveux) qui explique les événements sans remise en cause majeure, alors l’affaire est close et je passe à autre chose » – même si c’est là un raisonnement à sens unique.
Il y a pourtant un moyen simple de savoir qui, parmi les experts, dit vrai et qui se trompe : regarder l’historique. Dans la réalité, des immeubles endommagés localement s’effondrent-ils entièrement et symétriquement ? Non. Les démolitions contrôlées par implosion opèrent-elles ce type d’effondrement ? Oui. Le NIST a-t-il justifié le fait d’écarter l’hypothèse évidente (la DC), et de retenir la plus improbable ? Non. Il n’a étudié que celle qu’il voulait retenir – et étrangement, il a choisi l’improbable. Il est donc à la portée d’un lycéen de réfuter le rapport du NIST, puisqu’aucune compétence en calcul de structures n’est nécessaire. Une erreur de logique est réfutable par tout-un-chacun. Mais cela bouleverse beaucoup d’idées reçues sur nos médias, nos dirigeants politiques, la guerre (puisque l’on passe de guerres de l’après-11-Septembre d’opportunité, à des guerres de nécessité), donc cela oblige à réfléchir aux enjeux géopolitiques, donc au pétrole, donc à l’énergie en général et à l’importance au sein de celle-ci du phénomène du Pic Pétrolier, un autre thème largement minimisé, voire nié, par les grands médias, pour des raisons évidentes (ne pas être accusés d’avoir porté une prophétie auto-réalisatrice d’effondrement économique).
Je vous félicite d’avoir mené dans l’ensemble une recherche équilibrée et d’avoir écouté les deux parties. Cela se voit en lisant votre article. Cependant, ici, vous n’avez pas été assez loin. Encore un effort…
En bref et sur les autres points : les ratés à répétition des services de renseignement ne démontrent pas à eux seuls l’existence d’un complot gouvernemental. Mais je vous trouve bien trop affirmatif dans l’autre sens.
Pour ce qui est de l’Irak, outre que les multinationales étasuniennes y ont fait de bonnes affaires tout de même, l’actualité est en train d’apporter la réponse à votre observation !
L’ouvrage de
Popular Mechanics mentionné a lui-même
été réfuté, qui plus par le meilleur connaisseur du sujet : David Ray Griffin.
Au Pentagone, vous aurez beau vous y prendre de toutes les façons, et bien que le trou du rez-de-chaussée soit plus large que ce que les premières images laissaient apercevoir, ça ne rentre pas. Le problème se trouve notamment au niveau des réacteurs (
voir ici, page 62).
Les talents d’écrivain de Julien Martin m’intéressent, mais David Ray Griffin écrit fort bien aussi.
Les diverses analyses sociologiques (distrayantes au demeurant…) émanent de personnes qui n’ont pas étudié les faits.
Enfin, le Mouvement pour la vérité a démarré en France en 2007, au moment du sous-titrage en français de Loose change. Cela réfute l’idée selon laquelle les “conspirationnistes” sont des gens ‘convaincus d’avance’. C’est tout l’inverse. Le Mouvement s’est créé parce que les arguments étaient bons – et ils tiennent toujours en échec nos détracteurs !
Yves D.
PS : Une ‘rumeur’ est une information qui se transmet par la foule (et non pas une information fausse, comme certains le croient parfois). Ce terme désigne donc un mode de propagation de l’information. Nous sommes donc bien en présence d’une rumeur, tant que les médias rechigneront à donner la parole aux contestataires de la VO.