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Commentaire de Rounga

sur Introduction au zérothéisme


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Rounga Rounga 10 juillet 2014 10:02

franc,

J’ai bien peur que vous m’attribuiez des propos que je n’ai pas tenus. J’ai peut-être effectivement manqué de clarté dans l’article, et si c’est là la cause du malentendu, j’en suis désolé.

Sur le relativisme
Je ne sais pas où vous avez compris que « semble affirmer que tout un chacun peut se concocter un système de dogmes et de rites religiositeux et le déclarer à sa guise par pure convention personnelle comme sacré ou divin ,et que tout le monde doit l’accepter et l’admettre comme tel sans la moindre critique pour respecter la liberté individuelle absolue de chacun ». Cela est très loin de ce que je pense. J’ai forgé ce terme de zérothéisme pour désigner une attitude vis-à-vis de la divinité, qui correspond à l’approche apophatique. Si Dieu est infini, alors on ne peut rien dire de lui, et toute représentation que l’on peut s’en faire pour l’approcher est nécessairement fausse. Il faut donc ne s’en faire aucune représentation, le considérer comme un néant. Je répète que ce n’est qu’une attitude qui est censée guider la pratique, quelle qu’elle soit (puisque, du point de vue de la pratique, on retrouve cet élément dans la plupart des traditions religieuses de l’humanité). Ce concept de zérothéisme, s’il ne donne pas de contenu formel aux religions qu’il concerne, n’est pas fait pour offrir un blanc-seing à n’importe quelle hérésie. Il est neutre vis-à-vis de la teneur doctrinale des religions, mais je ne prétends pas en faire un concept censé suffire à l’exclusion de tous les autres. Par conséquent, les jugements de valeurs ne sont pas bannis, mais ils relèvent d’un autre ordre de choses, et c’est aux religions d’exclure les hérésies qu’elles jugent néfaste.

Sur le nihilisme
Je ne parle nulle part de hiérarchie entre le bien et le mal. Je suppose donc que c’est vous qui interprétez mes propos.
La question du bien et du mal n’est pas évacuée par l’affirmation selon laquelle Dieu est rien. Une ontologie du bien et du mal reste possible, même si je préfère parler de péché et de sainteté : si la sainteté est ce qui appartient à un ordre de choses plus élevée vers Dieu que l’ordre de choses auquel appartient le péché, alors on peut dire que tout ce qui contribue à s’attacher au « quelque chose » relève du péché, et que tout ce qui contribue à s’en détacher relève de la sainteté. C’est ainsi que nous retombons sur nos pieds : la colère, l’avarice, l’amour des plaisirs charnels, etc. sont des manifestations du moi, c’est-à-dire de l’attachement au « quelque chose », tandis que l’amour, l’esprit de sacrifice, la compassion s’y opposent et rapprochent de Dieu.

J’espère que j’ai su calmer vos doutes et inquiétudes.


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