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Commentaire de Wilemo

sur La confiance, c'est maintenant !


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Wilemo Wilemo 10 juillet 2014 13:40

Malheureusement, supprimer les partis politiques revient à supprimer l’expression contradictoire, auquel cas s’opposerait, de fait, sans même ne rien avoir à faire, une sorte de parti unique (qui ne dirait évidemment pas son nom). Et pourquoi pas, après tout. C’est une hypothèse à regarder. Mais alors, il faudrait se demander comment ce parti unique mettrait en place dans ses structures les conditions d’expression de la pluralité. Aujourd’hui, le parti unique si l’on peut dire, c’est le consensus autour du modèle monopolistique républicain qui proclame (forcément !) que c’est un bon modèle, que le système institutionnel valide (par définition, puisque mis en place par lui), et promeut.

Le parti, en tant que force de proposition ayant pour but l’accession au pouvoir (ce qui le différencie d’un think tank) ne peut se mouvoir que dans les limites de ce modèle, et n’existe que par ce modèle. Remettre en cause ce modèle de fonctionnement, c’est s’en exclure... et donc voir s’éloigner la possibilité d’atteindre le pouvoir pour en modifier les fondements !
Il me semble que la démocratie, dans ses moyens, c’est l’obligation que se donne le pouvoir, quel qu’il soit, et à quelque niveau, à se limiter, en instituant des contre pouvoirs.

Quand à la « vraie démocratie », elle est certes dans ses fondements de nature directe. C’est à dire qu’idéalement chacun, en tout temps et en toute matière, à son mot à dire. Sauf que ça impliquerait que chacun, pour ne pas être dépossédé, devrait voter tout le temps, sur tout. Perso, ça ne m’intéresse pas ! Je préfère déléguer ça à quelqu’un, et que ce quelqu’un soit obligé de me rendre des comptes et prend le risque d’être sanctionné (a minima la révocation).

J’en suis personnellement arrivé à la conclusion que ce ne sont pas les partis politiques en tant que l’expression de la pluralité qui sont un problème, mais les conditions et les obligations que se donnent les partis pour redistribuer la parole à ses adhérents. Aujourd’hui, les partis ne demandent in fine à ses adhérents que d’être un effectif, un nombre, un « +1 ».
Et il me semble que pour être cohérent et agrégateur, un « bon » parti se devrait de modifier en interne ses règles d’existence, ses modalités de fonctionnement, notamment - mais pas exclusivement - en matière de débat.
Or, pour en avoir parlé avec des coordinateurs locaux, ce n’est pour le moment absolument pas leur priorité, puisque ça rentre en contradiction avec le modèle républicain. Le « bon » parti, expérimental et cohérent, proposerait en externe ses pratiques en interne. Il ne dirait pas « voici ce qu’il faut faire », mais « voici ce que nous faisons, et c’est parce que ce que nous faisons est désirable que l’on augmente nos adhérents et nos sympathisants. »
Le pouvoir institutionnel est le reflet des pratiques des partis, puisqu’il met au pouvoir les « meilleurs » (quelque soit la définition du « meilleur ») de ses représentants.

La CNDP fait des choses très intéressantes dans le domaine du débat, et tente de monter en puissance.
Et si elle est critiquable par bien des points, cette initiative est, je crois, à vulgariser. Au moins afin de développer cette culture du débat constructif et opérant. Voici le lien vers le site, avec des conf’ vraiment passionnantes, et subtilement révolutionnaires, en ce sens que dans ses intentions, elle tente de passer outre les désirs conservateurs de la puissance institutionnalisées des partis politique qui, en matière de débats, ne l’apprécient jamais tant que lorsqu’il circonscrit par eux.

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