Télégramme de Lénine au président du Comité exécutif du soviet de Nijni-Novgorod daté du 9 août 1918.
Le président du comex du soviet venait de lui faire part d’incidents impliquant des paysans protestant contre les réquisitions.
« Il est évident qu’un soulèvement de Gardes blancs est en train de
se préparer à Nijni-Novgorod. Il faut former immédiatement une troïka
dictatoriale (vous-même, Markine et un autre), introduire sur-le-champ
la terreur de masse, fusiller ou déporter les centaines de prostituées
qui font boire les soldats, tous les ex-officiers. Pas une minute à
perdre. Il faut agir résolument : perquisitions massives. Exécution pour
port d’arme. Déportations massives des mencheviks et autres éléments
suspects. »
Le lendemain, 10 août, Lénine envoya un autre télégramme de même teneur au Comité exécutif du soviet de Penza :
« Camarades ! Le soulèvement koulak dans vos cinq districts doit être
écrasé sans pitié. Les intérêts de la révolution tout entière
l’exigent, car partout la lutte finale avec les koulaks est désormais
engagée. Il faut faire un exemple. 1/ Pendre (je dis pendre de façon que
les gens le voient) pas moins de 100 koulaks, richards, buveurs de sang
connus. 2/ Publier les noms. 3/ S’emparer de tout leur grain. 4/
Identifier les otages comme nous l’avons indiqué dans notre télégramme
hier. Faites cela de façon qu’à des centaines de lieues à la ronde les
gens voient, tremblent, sachent et se disent : ils tuent et continueront
à tuer les koulaks assoiffés de sang. Télégraphiez que vous avez bien
reçu et exécuté ces instructions. Vôtre, Lénine. P.S. Trouvez des gens
durs.