@ R&S77 et Laertes :
La notion de « bien commun » ne renvoie nullement à l’idée d’égalité mais à l’idée de justice. La justice consiste à donner à chacun son dû, l’égalité à donner à chacun la même chose. Un républicain escompte faire régner la justice, pas faire advenir l’égalité qui n’est qu’un heureux moment de la justice. J’entends par là que lorsque l’on a la justice, on se fout de l’égalité (incluse dans l’autre par définition). C’est bien souvent parce que les chantres du nivellement ne croient pas à la justice - qu’ils prétendent d’essence « bourgeoise » - qu’ils se rabattent sur l’égalité dogmatique et voient des dominants à chaque coin de rue.
On renvoie tellement la droite au libéralisme que l’on en vient à penser que la république est une œuvre socialiste. La chose publique, ça n’est pas le « social », ce produit de substitution du christianisme moribond qui refuse de dire son nom. La chose publique, c’est le commun, et le commun n’est ni de gauche, ni de droite, ni riche, ni pauvre. Il surplombe tout ça : le social nivelle des éléments disparates en espérant vainement la paix entre eux, le commun élève et unifie dans un même mouvement. Voilà pourquoi il a besoin de médiations (États, nation, valeurs) sans quoi, malheureusement, la vie en « société » est une aberration.
Les débats sur le bien commun datent de l’Antiquité esclavagiste, pas de la Terreur thermidorienne qui n’a fait que la singer (lire Fustel de Coulanges).